LA MANOUBA (TAP) - Le doyen de la Faculté des Lettres, des arts et des humanités à la Manouba, Habib Kazdaghli, a réaffirmé, mardi, le refus du port du niqab à la faculté, ajoutant dans une déclaration, à l'agence TAP, que la revendication d'un espace pour la prière est légitime et a été soumise au recteur de l'université et au ministère de tutelle. Ces deux revendications (le port du niqab et une salle de prière à la faculté) font l'objet d'un sit-in lancé, lundi, par un groupe d'étudiants barbus qui ont bloqué l'accès aux salles de cours, dans la faculté, et empêché les étudiants de passer un contrôle d'anglais. Les représentants de l'Union générale des étudiants de Tunisie (UGET), du conseil scientifique de la faculté, du Syndicat de base des professeurs universitaires, ainsi que la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, relevant de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), ont appelé au respect de la décision du conseil scientifique de la faculté, datée du 2 novembre 2011, interdisant le port du niqab, dans les salles de cours. Dans le même contexte, la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique a tenu, mardi, un meeting syndical, à l'amphithéâtre de la faculté, en présence d'un nombre important de professeurs et d'étudiants de la faculté et d'autres établissements universitaires, de syndicalistes et de représentants de partis politiques. Les intervenants ont réaffirmé leur soutien à la décision d'interdire le niqab à l'universitaire. Ils ont proposé l'organisation d'une grève générale, jeudi, 1er décembre 2011, et d'un rassemblement de protestation devant le ministère de tutelle suivi d'une marche en direction du siège de l'Assemblée nationale constituante, pour demander une position claire concernant cette question. Dans ce contexte, un élu du mouvement Ennahdha à l'Assemblée constituante, Abdelbasset Becheikh, a eu une rencontre, mardi, avec le doyen de la faculté, en présence d'un représentant de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH) et des professeurs de la faculté. I l a indiqué à l'agence TAP, à l'issue de cette rencontre, qu'il a été convenu de lancer un appel à la reprise des cours et de poursuivre l'examen des revendications des étudiants à travers le dialogue. Il a indiqué que ces revendications seront examinées par les membres de l'Assemblée constituante, au cours de l'une de ses prochaines séances. Suite aux incidents survenus, lundi, à la faculté des lettres, des arts et des humanités, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a rendu public, mardi, un communiqué dans lequel il condamne fermement les atteintes à l'intégrité des établissements universitaires et aux intérêts des étudiants et les tentatives d'impliquer l'université dans des conflits d'ordre politique et confessionnel. Le ministère exprime sa solidarité totale avec la direction des établissements universitaires, le corps enseignant et le personnel administratif. Il souligne l'importance de préserver les règles de communication académique et du dialogue entre toutes les parties au sein des établissements de l'enseignement supérieur. De son côté, le bureau exécutif de l'UGTT a condamné ces incidents qui menacent les valeurs de la tolérance et les libertés publiques et individuelles. L'Union a souligné l'urgence d'une nouvelle constitution qui rompt avec toutes formes de dictature ou de marginalisation et consacre la liberté de pensée, d'expression, de croyance et même vestimentaire. Le bureau exécutif a, également, appelé au respect des libertés académiques et scientifiques et à la rupture avec les pratiques qui menacent la stabilité du pays et portent atteinte à l'intégrité des établissements de l'enseignement.