BRUXELLES (TAP) - Les ministres européens des Affaires étrangères ont plaidé jeudi pour une intensification des pressions sur la Syrie en coordination avec la Ligue Arabe, dont ils reçoivent à Bruxelles le secrétaire général Nabil al-Arabi. Nabil al-Arabi doit participer à la mi-journée à un déjeuner avec les ministres européens, pour étudier "quels sont les meilleurs moyens, les plus appropriés pour coopérer" avec l'UE sur le dossier syrien, a indiqué la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Il s'agit de "faire pression sur le régime, (...) de faire en sorte que (le président syrien) Bachar al-Assad réalise qu'il doit quitter le pouvoir, et d'assurer la sécurité de tout le monde en Syrie", a-t-elle ajouté en saluant les sanctions décidées dimanche dernier par la Syrie. L'UE elle-même devait adopter jeudi un dixième train de sanctions, dont l'objectif est "de couper l'accès aux financements du régime". Ces mesures prévoient un gel des avoirs de onze sociétés et de douze personnes, également interdites de visa, mais aussi l'interdiction d'exporter vers la Syrie des équipements à destination de l'industrie gazière et pétrolière ou des logiciels permettant la surveillance des communications internet et téléphoniques. Le nouveau train de mesures a également un important volet financier comme l'arrêt des crédits "concessionnels" (à taux avantageux) à l'Etat syrien, et l'arrêt des aides ou des garanties à l'exportation vers la Syrie accordées aux entreprises européennes, ou encore l'interdiction des échanges d'obligations d'Etat syriennes. Le fait que M. al-Arabi participe à la réunion des ministres européens "montre au régime syrien que la communauté internationale est unie", s'est réjoui le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle. "Nous allons discuter d'une synchronisation de nos mesures" avec celles prises par la Ligue arabe, a précisé M. Westerwelle. "Il est important que notre réponse à la répression et aux atrocités en Syrie soit une réponse unie". A l'ordre du jour des discussions sur la Syrie figure également la proposition française de mise en place d'éventuels "corridors humanitaires". "Nous allons discuter des moyens d'aider. Et nous allons certainement écouter toutes les idées mais l'option militaire n'est pas sur la table", a tenu à préciser à ce sujet le ministre suédois Carl Bildt.