TUNIS (TAP) - Les travaux du 22e congrès de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) démarreront, dimanche, à Tabarka sous le signe "O peuple, je t'aime". Quelque 518 congressistes discuteront, à cette occasion, de la mise en place d'une plate-forme d'action socioéconomique visant à déterminer les grandes orientations au cours de la prochaine étape. Au niveau économique, la centrale syndicale propose la restructuration de l'économie en fonction d'un ensemble de priorités visant à promouvoir les richesses nationales, à développer les secteurs productifs à forte employabilité et à diversifier les domaines d'investissement. L'UGTT appelle, dans le document qui sera discuté au cours de ce congrès, à renforcer l'investissement dans les secteurs productifs, à diversifier le tissu industriel, à dynamiser le rôle du tourisme, à promouvoir le secteur agricole, conformément à une nouvelle vision et à réviser les anciennes conventions qui ont consacré l'hégémonie des sociétés transfrontalières. La centrale syndicale a fixé, à cet effet, une série d'objectifs visant à instaurer une politique qui stimule les investisseurs locaux et qui incite les petits producteurs à s'organiser dans des structures indépendantes, outre la protection de l'industrie nationale. Le document appelle, également, à réduire la dépendance des marchés extérieurs et à rapprocher l'enseignement du milieu entrepreneurial. La structuration actuelle de l'agriculture freine l'évolution des forces de production et la modernisation du secteur, d'où la nécessité d'introduire des réformes radicales en mesure de protéger les producteurs en milieu rural et de favoriser la transformation les terres agricoles publiques en coopératives agricoles gérées par les ouvriers et les agriculteurs. Il s'agit, aussi de créer des coopératives participatives dont la gestion sera confiée à des conseils élus, tout en accordant l'intérêt nécessaires aux grandes cultures, en orientant la production agricole vers la satisfaction du marché local et en consolidant la recherche scientifique agricole. L'UGTT considère que l'édification d'une économie nationale au service du peuple nécessite une répartition équitable des richesses et un développement régional équilibré à travers l'intégration des régions marginalisées et exclues dans le circuit économique, l'amélioration du pouvoir d'achat du citoyen, la garantie dans le texte de la constitution du droit au travail et le développement du système judiciaire de manière à garantir les droits des travailleurs et à rompre avec l'emploi précaire. Le document appelle à jeter les bases d'un système fiscal fondé sur la répartition équitable des charges fiscales. Par ailleurs, l'UGTT suggère de dynamiser les conventions internationales ratifiées par la Tunisie et relatives, notamment, à la politique de l'emploi. Elle appelle, aussi, à une participation efficiente des différents partenaires sociaux à l'élaboration de cette politique, outre la révision du code du travail, l'élargissement du champ d'intervention des inspecteurs du travail afin de garantir la protection des travailleurs dans les différents secteurs, la préservation et la consolidation du secteur public et l'instauration d'un système de formation fondée sur une vision stratégique du développement. Concernant le développement du système des relations professionnelles, le document propose la révision de la réglementation du travail, conformément aux normes internationales en vigueur de manière à protéger les droits de l'employé et de l'employeur. L'UGTT appelle à garantir le droit à la grève, à l'information et aux négociations sociales et à engager les réformes nécessaires dans le secteur social, particulièrement, en ce qui concerne les systèmes de sécurité sociale, en oeuvrant à pallier aux insuffisances qui ont provoqué le déséquilibre des caisses sociales. L'UGTT souligne, en outre, la nécessité d'associer la femme à la prise de décision, de consolider sa présence dans la société et de promouvoir les législations dans le sens de la consolidation de ses acquis. Dans le domaine culturel, le document propose d'approfondir la prise de conscience de l'opinion publique, de lutter contre la résignation et de renforcer l'attachement à l'identité nationale, en demeurant ouvert sur les cultures étrangères. La centrale syndicale met en outre l'accent sur la nécessité d'instaurer une information qui répond aux objectifs de la révolution et qui garantit le droit du citoyen à une information libre à travers la révision du code de la presse et du statut des entreprises de presse publiques pour en faire une commodité au service de la communauté nationale. D'autre part, l'UGTT estime impératif de démocratiser l'enseignement et de renforcer le budget alloué au secteur de l'éducation afin qu'il soit au diapason des mutations internationales, appelant, notamment, à réviser les programmes scolaires sur la base du respect de l'identité nationale.