BEYROUTH (TAP) - L'envoyé de la Syrie au Liban a appelé le gouvernement libanais à prendre des mesures drastiques contre le trafic d'armes à la frontière entre les deux pays, "complémentaire du terrorisme", selon lui. Dans un entretien publié mercredi soir sur le site al-Intiqad du mouvement Hezbollah, l'ambassadeur Ali Abdelkarim Ali a appelé les autorités de Beyrouth à prendre "des mesures strictes et sérieuses pour mettre un terme au trafic d'armes du Liban vers la Syrie (...) et à ne pas céder face à la pression internationale". Faisant référence aux "propos du ministre (libanais) de la Défense Fayez Ghosn sur des membres d'Al-Qaïda qui s'infiltrent en Syrie via le village d'Aarsal à la frontière libanaise", M. Ali a souligné qu'il s'agissait d'une "question qui devait être traitée de façon sérieuse et responsable". "Le trafic d'armes et le terrorisme sont complémentaires et des mesures claires et fermes pour mettre un terme à ce problème" doivent être prises, a ajouté le premier envoyé syrien au Liban. La localité d'Aarsal, à majorité sunnite, est située dans la région de la Békaa, frontalière de la province syrienne de Homs, un des bastions de la révolte contre le régime de Bachar Al-Assad. Le village est considéré comme un bastion de Saad Hariri, chef de l'opposition libanaise pro-occidentale et hostile au régime de M. Assad, alors que le gouvernement libanais est lui contrôlé par le camp du Hezbollah, un des principaux alliés de Damas. Le régime de M. Assad est secoué depuis la mi-mars par une révolte populaire dont la répression a fait plus de 5.000 morts, selon l'ONU. Les autorités de Damas ne reconnaissent pas l'ampleur de la contestation et accusent "des bandes terroristes armées" de fomenter les troubles.