BEYROUTH (TAP) - Le Liban ne va pas envoyer d'observateurs en Syrie dans le cadre des missions de la Ligue arabe en vue d'éviter « les répercussions négatives » de la crise syrienne sur le pays, a affirmé mardi un responsable gouvernemental. Le président Michel Sleimane et le Premier ministre Najib Mikati se sont penchés sur la demande de la Ligue arabe d'envoyer dix observateurs libanais, dont des militaires et des militants de droits de l'Homme, selon le responsable qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat. « Il a été décidé que le Liban ne participera pas à la mission », a-t-il indiqué, estimant que cette décision était conforme à la politique adoptée par Beyrouth et qui consiste à «se dissocier» des événements en Syrie, un pays voisin qui a exercé pendant 30 ans une tutelle sur le Liban. Cette politique s'explique par «une volonté de ne pas s'ingérer dans les affaires intérieures syriennes», note le responsable. «Le Liban ne veut pas être à l'écart des autres pays membres de la Ligue et de la communauté internationale, mais il tente en même temps d'éviter toute répercussion négative des développements en Syrie sur le Liban». Le Liban est divisé entre le puissant Hezbollah qui domine le gouvernement avec ses alliés et l'opposition hostile au régime de Bachar Al-Assad. En novembre dernier, le Liban avait refusé la suspension de la Syrie comme membre de la Ligue arabe et s'est abstenu ensuite de voter les sanctions économiques contre Damas, même s'il est tenu techniquement de les appliquer. Des observateurs arabes ont débuté mardi une tournée dans la ville de Homs, bastion de la révolte contre le régime. La mission des observateurs fait partie d'un plan de sortie de crise de la Ligue arabe qui prévoit l'arrêt des violences en Syrie, la libération des détenus, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse.