TUNIS (TAP) – "rEvolution, Bilan et perspectives" est le thème d'une manifestation culturelle qui sera organisée par le Collectif Tunisien au Canada (organisation à but non lucratif et non partisane), le samedi 14 janvier 2012 à Montréal, en partenariat notamment avec le Consulat de Tunisie à Montréal. Un an après les événements du 14 janvier 2011, le Collectif Tunisien au Canada (CTC) a voulu revenir sur cette année qui a changé l'histoire de la Tunisie, mais aussi celle du reste du monde, et surtout explorer des pistes d'évolution vers une démocratie viable. Cet événement sera également l'occasion de mieux connaître cette région du monde, ses défis actuels et futurs dans le contexte géopolitique mondial. C'est à travers des conférences, animées par des panélistes tunisiens, canadiens et internationaux, des projections et des arts, que le Collectif propose de pousser la réflexion, le 14 janvier 2012. Ce sera également l'occasion de faire un bilan et de trouver ensemble des perspectives d'avenir pour cette région du monde en mal d'évolution. Expositions: caricature, calligraphie et photoreportage au programme A cet effet, trois expositions seront programmées. Le public pourra découvrir l'exposition du caricaturiste Ali Nabz, directeur artistique interactif et illustrateur tunisien. Ali Nabz est né le jour où la révolte tunisienne s'est mise en branle, car il voulait lui aussi participer à sa manière et avec ses petits moyens au mouvement du peuple et à l'essor de la Tunisie. L'artiste regrette vraiment d'avoir attendu aussi longtemps avant de s'exprimer. Sans doute pensait-il que c'était un combat perdu d'avance et que rien ne changerait dans son pays. Aujourd'hui, il est très heureux de s'être trompé, mais déplore le lourd tribut payé par les victimes et leurs familles. La deuxième exposition de calligraphie est organisée par Karim Jabbari, qui a commencé son parcours artistique à l'âge de douze ans. Son enfance difficile a été bercée par sa passion pour la calligraphie, lui permettant d'exprimer ce qu'il ne pouvait dire à haute voix. Quelques années plus tard et loin de la maison, la calligraphie est devenue un rappel de ses origines et de ce qu'il a laissé derrière lui. Son amour pour la langue arabe l'a amené à approfondir ses belles lettres, des mots et des syllabes. Toujours à la recherche d'un concept original, il met de la vie dans ses oeuvres. Lettres classiques et calligraphie maghrébine sont mises en vedette dans plusieurs de ses compositions. Le Photoreportage sera pour sa part à l'affiche avec Sarra Guerchani. Journaliste reporter free-lance depuis quelques années, elle collabore avec différents médias internationaux (presse, radio et télé). Dans le cadre de sa dernière mission en Tunisie elle a cherché à exposer la dure réalité des régions oubliées. Elle choisit aujourd'hui de rendre hommage aux personnes qu'elle a rencontré sur sa route et qui lui ont permis de mieux connaître son pays, la Tunisie, en exposant leurs visages au grand jour. Pousser la réflexion avec la participation de panélistes de renommée "Défis socio-économiques et modèles d'avenir" est le thème de la première conférence qui sera l'occasion de débattre de deux questions élémentaires : Quel type d'économie répondra le mieux aux revendications des jeunes chômeurs tant de Tunis que de Kasserine? Comment prendre en compte la dette laissée par le régime de Ben Ali, assurer la souveraineté économique du pays et développer une économie capable d'améliorer la qualité de vie et le bien-être de la population?. Cette première rencontre sera marquée par la participation de Mohamed Balgouthi, consultant en management diplômé de l'INP-Grenoble, Mohamed Mabrouk, ingénieur à l'Ecole Nationale de la Statistique et de l'Administration économique (ENSAE), membre fondateur du comité de réflexion sur l'économie Tunisienne, Nancy Neamtan, PDG du Chantier de l'économie sociale, membre d'un groupe d'experts internationaux chargés de préparer un manuel de formation en économie sociale et solidaire pour le Centre international de formation de l'Organisation internationale du travail (OIT) à Turin et Fathi Chamkhi, enseignant et chercheur en géographie à la Faculté des lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba, en Tunisie, fondateur du Comité de Réflexion sur l'économie Tunisienne (CRET). La deuxième conférence intitulée "Révolutions arabes et la situation géopolitique mondiale" permettra de débattre des réalités socio-économiques et culturelles des pays du sud et ceux du nord qui restent visiblement différentes. Le thème central des discussions : Ces mouvements se ressemblent-t-ils vraiment ? Cette indignation mondiale vient-elle réellement du monde arabe? Ces deux mouvements peuvent-ils ensemble représenter l'espoir d'une alternative plus juste pour le monde?. Cette conférence sera marquée par les interventions de Samir Saul,Professeur d'histoire des relations internationales, spécialement de la France et du monde arabe, à l'Université de Montréal, titulaire d'un Doctorat d'état en histoire (Paris), et Noomane Raboudi, Professeur adjoint à l'université d'Ottawa, Expert en religion et droit de la personne. Par ailleurs, le cinéma sera présent à travers la projection de deux films 2011. Le premier est un documentaire (52 minutes) "Al Sharara" (L'étincelle) réalisé par Mongi Farhani, qui montre les raisons réelles de la première étincelle qui a déclenché la révolution à partir de Sidi Bouzid (Centre-Ouest). Le deuxième film est "Rouge Parole" (94 minutes), réalisé par le cinéaste Elyes Baccar, qui accompagne les premiers pas de l'apprentissage démocratique dans une société multicolore en ébullition où l'artiste, le chômeur et le paysan manifestent avec ferveur leur droit à la parole. Le film propose selon le synopsis, une immersion dans ce magma humain, entre les moments d'émotion et les dérapages d'une société livrée à elle-même, qui cherche ses repères, ses identités et sa voie.