TUNIS (TAP) - Pourquoi les Etats-Unis ont-ils laissé tomber le président déchu Ben Ali? Quelle est sa position quant à l'arrivée d'islamistes au pouvoir dans plusieurs pays arabes? et quelles sont les perspectives des relations tuniso-américaines dans le contexte des derniers développements aux niveaux national et régional, tels sont les principaux thèmes débattus au cours de la conférence organisée, vendredi matin, à Tunis sur le thème "les relations tuniso-américaines après la révolution" . Le professeur William Zartman de l'Université "John Hopkins" à Washington a indiqué que le soutien des Etats-Unis au peuple tunisien découle de sa conviction que sa révolution vise à la base à instaurer les valeurs humanistes et universelles auxquels croient les Etats-Unis. Il a estimé que la préoccupation américaine quant à la montée de mouvements islamistes et salafistes dans plusieurs pays arabes est liée à la capacité des gouvernements de régler la situation économique et sociale dans leurs pays respectifs. Il a fait remarquer par ailleurs que les médias en Tunisie ont tendance "à exagérer les évènements" ce qui limite la volonté de plusieurs étrangers à investir en Tunisie. De son côté, le président du "Centre d'études sur l'Islam et la démocratie", le professeur Radhouane Masmoudi, a souligné que la principale raison de la détérioration des relations entre Ben Ali et le gouvernement américain consiste au refus des Etats Unis que Ben Ali effectue une visite officielle à Washington à trois reprises successives à la fin des années 90 et au début des années 2000. Il a reconnu qu'il "était de l'intérêt de l'occident de s'allier avec les dictatures" mais que la situation a changé aujourd'hui en permettant à toutes les forces vives de participer à l'instauration d'une véritable démocratie, y compris parmi les courants islamistes "qui représentent une large frange des sociétés arabes". Il a relevé l'existence "d'un certain consensus au niveau international sur le fait que la Tunisie est un pays qui peut réussir sur la voie de la transition démocratique" soulignant que le plus grand défi auquel fait face la Tunisie est d'ordre économique et social ce qui nécessite un soutien financier de la part de la communauté internationale. Ont participé à cette conférence organisée par le "centre d'études sur l'islam et la démocratie" et le club de la presse du "Forum Averroès", plusieurs professeurs universitaires, journalistes et représentants de partis politiques ainsi que des personnalités nationales.