MOSCOU (TAP) - La Russie a condamné dimanche la décision de la Ligue arabe de suspendre la mission des observateurs arabes en Syrie après la sanglante répression, ces derniers jours, des manifestations d'opposants au régime de Bachar al-Assad. «Nous aimerions savoir pourquoi ils se conduisent ainsi envers un instrument aussi utile » a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au cours d'une visite à Brunei, cité par l'agence ITAR-TASS. «J'aurais plutôt soutenu une augmentation du nombre des observateurs» a déclaré Lavrov. «Nous sommes surpris de constater qu'après la décision de prolonger d'un mois la mission des observateurs, certains pays, et en particulier les pays du Golfe persique, ont rappelé leurs observateurs», a-t-il commenté. La Ligue arabe a annoncé samedi la suspension de cette mission après la répression sanglante, ces jours derniers, des manifestations des opposants au régime qui ont fait au moins 210 morts, dont des enfants parmi les 142 civils tués. Lavrov a déclaré qu'il ne soutenait pas ces pays occidentaux, qui ont jugé inutile ce genre de mission et impossible d'engager le dialogue avec le régime du Président syrien Bachar al-Assad. «Je pense que ce sont des déclarations irresponsables car tenter de saboter une occasion de calmer la situation est absolument impardonnable» a déclaré Lavrov cité par l'agence Interfax. La Russie refuse de soutenir une résolution présentée aux Nations unies par les Européens et les pays arabes sur la crise en Syrie appuyant l'appel de la Ligue arabe à un départ de Bachar al-Assad. La Russie, a ajouté le ministre, voudrait consulter le rapport des observateurs de la Ligue arabe avant une visite mardi au Conseil de sécurité du secrétaire général de la Ligue arabe et du Premier ministre du Qatar, pour demander que l'ONU passe à l'action. «Bien sûr, nous les entendrons. Toutefois nous avons précisé que nous devons voir le rapport lui-même, sur la base duquel cette initiative repose» a-t-il dit, cité par Interfax. Moscou, qui entretient toujours des liens étroits avec son ancien allié de l'ère soviétique, a conclu avec Damas en janvier un contrat pour la livraison d'un nouvel avion de combat et la flotte de guerre russe a toujours accès à ses ports. La Russie a proposé son propre projet de résolution à l'ONU qui fait porter la responsabilité des violences syriennes aussi bien sur M. Assad que sur l'opposition, une option rejetée par les pays occidentaux. Le Conseil national syrien, qui représente l'opposition, a appelé la diaspora syrienne, à manifester dimanche contre la proposition russe devant toutes les représentations diplomatiques russes.