WASHINGTON (TAP) - La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a estimé mardi qu'il existait des «arguments» qui permettraient de poursuivre le président syrien Bachar al-Assad comme criminel de guerre, mais qu'une telle action compliquerait la recherche d'une solution en Syrie. «D'expérience, je pense que cela peut compliquer la résolution d'une situation complexe parce que cela limite les possibilités de persuader des dirigeants de quitter le pouvoir», a déclaré Mme Clinton lors d'une audition devant le Congrès américain. Un sénateur lui avait auparavant demandé si «à ses yeux, Assad devrait être considéré par la communauté internationale comme un criminel de guerre». «Si l'on se base sur les définitions d'un criminel de guerre et des crimes contre l'humanité, il y a des arguments pour dire qu'il pourrait entrer dans cette catégorie», avait répondu Mme Clinton. Lundi, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé avait déclaré que la France souhaitait une saisine de la justice internationale pour sanctionner la répression menée par le régime syrien. «Je dirai cet après-midi a Genève (au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, ndlr) que je souhaite que la Communauté internationale réfléchisse aux conditions de saisine de la CPI», avait dit M. Juppé en marge d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles. «C'est un dossier difficile», avait cependant reconnu le chef de la diplomatie française en notant que Damas «n'est pas un Etat partie» de la Convention de Rome qui établit la CPI.