La situation en Syrie après quatre mois de contestation sans précédent du régime "demeure ouverte", a estimé vendredi la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, alors que plus d'un million de personnes manifestaient contre le régime Assad selon des militants. "Le destin ultime du régime syrien et du peuple syrien dépend du peuple lui-même, et je pense que la situation demeure ouverte", a-t-elle déclaré en marge de la réunion du groupe de contact sur la Libye à Istanbul. "Je ne pense pas que l'on sache comment l'opposition en Syrie va pouvoir se conduire, quel type d'actions s'offre à elle", a-t-elle ajouté. Mme Clinton a réaffirmé que "la Syrie ne peut pas retourner en arrière" et qu'à ses yeux, le président Bachar al-Assad "a perdu sa légitimité" à force de répression brutale de sa population. Mais "au bout du compte, c'est la responsabilité du peuple syrien que de choisir et de bâtir sa propre voie", a-t-elle dit. Les forces de sécurité syriennes ont tué vendredi dix-sept manifestants, selon des militants. L'administration Obama avait franchi un pas en estimant lundi, pour la première fois, que M. Assad avait "perdu sa légitimité". "Le président Assad n'est pas indispensable et nous n'avons absolument rien investi dans le fait qu'il reste au pouvoir", avait lancé Mme Clinton, avertissant le dirigeant syrien qu'il ferait "une erreur" en pensant que les Etats-Unis redoutent sa chute.