NEW YORK, Nations unies (TAP) - Malgré les promesses du Printemps arabe, la proportion de femmes dans les parlements des pays arabes a stagné à 10,7 pc en 2011, constate un rapport de l'ONU présenté vendredi à New York. "Malgré un début d'année prometteur, la région arabe reste la seule au monde dont aucun parlement ne comporte un minimum de 30pc de femmes", souligne le texte du rapport disponible sur le site de l'Union interparlementaire. L'Union (UIP) estime cependant "encourageant" que certains pays aient introduit des quotas de femmes, à l'instar du Maroc, où la chambre basse compte désormais 16,7 pc d'élues. En revanche, après les élections d'octobre 2011, le parlement tunisien compte deux élus de moins. Et en Egypte, le renouvellement du parlement en janvier 2012 a fait s'effondrer le pourcentage d'élues (2pc contre 12pc auparavant). A l'échelle mondiale, la part des femmes continuent à progresser légèrement dans les parlements nationaux, avec une moyenne de 19,5pc en 2011 contre 19pc en 2010, les pays nordiques se maintenant en tête du classement avec 42pc d'élues en moyenne. "En résumé, il y a eu des progrès mais trop lents", a souligné Michelle Bachelet, la directrice d'ONU-femmes, en présentant le rapport à la presse, appelant à "un engagement plus fort des dirigeants pour accroître le rôle des femmes en politique (..) parce que la pleine participation des femmes renforce la démocratie". En Europe, note le rapport, les remaniements électoraux consécutifs à la crise économique ont fait perdre des sièges aux femmes en Espagne, en Estonie ou au Portugal. La Finlande a enregistré un pourcentage record d'élues (43pc), tandis que L'Allemagne est 21e du classement (avec 33pc), la France 69e (19pc) et les Etats-Unis 78es (17pc). C'est au Nicaragua que les femmes ont fait la percée la plus spectaculaire dans un parlement national, passant de 18,5 pc en 2006 à 40pc aujourd'hui. Le rapport note qu'un nouveau pays a vu le jour en 2011, le Soudan du Sud. Son assemblée constituante compte 26,5pc de femmes, "un bon début". Il note l'influence positive des quotas: en 2011, sur 57 pays ayant tenu des élections, 17 avaient imposé des quotas. Dans ces pays les femmes ont obtenu 27,4pc des sièges, contre 15,7pc dans les pays sans quota. De même la proportionnelle dope les chances des femmes d'être élues, pointe-t-il. Mais l'étude met aussi en relief les handicaps des candidates. "Avec ou sans quotas, il n'y a pas assez de candidates aux législatives dans le monde", souligne l'UIP, qui invoque le manque de financement des campagnes, le peu d'expérience du jeu politique ou le manque de soutien du conjoint et de la famille. Et quand elles se portent candidates, le succès des femmes dépend largement de la place sur la liste ou de la circonscription, gagnable ou pas, que les partis politiques daignent leur attribuer. "Les partis politiques sont encore dominés par les hommes", constate Michelle Bachelet.