TUNIS (TAP) - «Femmes de mon pays..Femmes à part entière» tel est l'intitulé du film-documentaire (26 mn) qui a été projeté jeudi soir, en avant première, à l'espace El Teatro, à l'occasion de la journée internationale de la femme, suivi d'un débat sur l'engagement de la femme en politique et le choix de se porter candidate. Ce documentaire, réalisé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et ciné-télefilm, retrace le parcours de cinq femmes candidates à l'élection de l'Assemblée nationale constituante du 23 octobre 2011. La projection s'est déroulée en présence du représentant résident du PNUD-Tunisie, Mohamed Belhocine et de trois candidates. A cette occasion, M.Belhocine a indiqué que la femme tunisienne est un exemple de modernité et d'authenticité, non seulement dans son environnement arabo-africain, mais aussi pour toutes les femmes dans le reste du monde. Il a ajouté que la participation des femmes tunisiennes à l'élection de l'Assemblée constituante est un «exemple d'engagement d'une Tunisie paritaire»faisant ressortir, le rôle des Nations unies dans la promotion du sens de la citoyenneté. Dans ce documentaire, les candidates représentent divers partis et groupements d'opinion. A l'issue d'une campagne électorale très disputée, certaines ont réussi à se faire élire à l'Assemblée nationale constituante, d'autres non, mais toutes sont d'accord pour affirmer que le combat doit continuer. Il s'agit de Maya Jribi (Parti Démocrate Progressiste - PDP), Fethia Saidi (Pole démocratique moderniste - PDM), Souad Abderrahim (Parti du Mouvement Ennahdha), Samia Ben Kaddour Belkadhi (Parti du travail tunisien - PTT) et M'barka Zaoui (Alternative Révolutionnaire-Gafsa). Les premières scènes du documentaire montrent les candidates à l'oeuvre sur le terrain, déterminées à mener à bien leurs campagnes électorales. Entourées de jeunes partisans vêtus de tee-shirt blanc sur lesquels est imprimé le signe du parti, elles ont sillonné le pays dans toutes les directions et se sont rendues en premier, dans les régions défavorisées pour expliquer aux citoyens et les sensibiliser au processus électoral. «Les élections de l'Assemblée nationale constituante sont plus importantes que les élections législatives ou présidentielles, lança Maya Jribi à quelques curieux venus écouter le programme du PDP». Durant la campagne, elles se sont entretenues avec des hommes et des femmes et, souvent ce sont les hommes qui sont allés à leur rencontre pour parler de vrais problèmes, concernant leurs conditions de vie, les libertés et la future constitution, a indiqué Samia Boukaddour. Certaines candidates ont affirmé qu'en tant que femmes, elles ont plus de facilité à approcher les gens, car on ouvre toujours la porte à une femme mais pas toujours à un homme. Néanmoins, elles ont été confrontées à quelques difficultés d'ordre financier et inhérentes aux moyens pour assurer une bonne campagne médiatique, affiches de rue, spots etc.. » Certaines personnes ont jeté nos flyers et ont déconseillé aux gens de voter pour une femme» ont confié des candidates. Dans ce documentaire, Mme Neziha Rjiba (Om Zied) a apporté un témoignage sur la femme tunisienne. Elle a souligné que la femme est une partie intégrante de la société. Depuis la lutte pour l'indépendance, elle a joué un rôle essentiel et participé activement à la résistance. C'est précisément cette contribution politique et le poids des responsabilités de la femme qui ont poussé le président Habib Bourguiba à promulguer le code du statut personnel et -plus important encore- de le faire accepter par la société. Sous le régime de Ben Ali, a-t-elle dit, l'image véhiculée par la femme tunisienne n'était qu'une façade pour l'opinion internationale tandis que le régime continuait à réprimer le peuple y compris les femmes. «Il faut aussi souligner que la femme a été partie prenante dans la révolution aux cotés des martyrs, des manifestants, des blogueuses, des partis politiques et des organisations de défense des droits de l'Homme, jouant ainsi le rôle de ferment actif dans le processus révolutionnaire» a affirmé Om Zied. Dans son intervention, M.Yadh Ben Achour, président de la Haute instance pour la protection des objectifs de la révolution a relevé que la Tunisie a accompli des progrès significatifs pour réaliser la parité hommes-femmes signalant que la Haute instance avait décidé de consacrer le principe de parité dans le code électoral invalidant ainsi toute liste électorale qui ne respecterait pas ce principe. Sachant que plus de 4 mille femmes ont été candidates parmi 11 mille candidats à l'élection de l'Assemblée nationale constituante. Tout cela constitue un acquis et des progrès perfectibles ont été réalisés, ajoute-t-il, «néanmoins notre société n'a pas encore assimilé le principe de la parité tel que pratiqué dans les sociétés démocratiques», a-t-il conclu. Ce documentaire sera présenté à partir du mois d'avril sur plusieurs chaînes de télévision en Tunisie et dans le Monde.