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Les défis de la campagne électorale, le rôle des élus, la coopération avec la société civile Première université d'été pour les femmes politiques à Hammamet :
Pour la première fois dans le monde arabe, les partis politiques en Tunisie présenteront autant de femmes que d'hommes sur les listes électorales.. Les candidatures sont présentées sur la base du principe de la parité entre femmes et hommes en classant les candidats dans les listes de façon alternée entre femme et homme. Mais comment accompagner les femmes dans leurs campagnes électorales et les aider à pérenniser et développer une assise électorale ? Cela passe très en amont par des séminaires et des stages de formation relatifs à tous les aspects des campagnes électorales : communication, organisation, calendrier, trésorerie… C'est dans ce cadre que se tient à l'hôtel Iberostar Saphir Palace à Hammamet les 18 et 19 juin la première université d'été pour les femmes politiques : la préparation de la campagne électorale. Organisée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l'Institut National Démocratique (NDI), l'entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (ONU Femmes), le réseau de savoir iKnow Politics et le centre de la femme arabe pour la formation et la recherche (CAWTAR) cette université d'été comme l'a précisé Nicolas Garrigue, modérateur et représentant du PNUD, est une opportunité pour aider à préparer les femmes à organiser des campagnes électorales mobilisatrices. « Lors de cette université d'été, les femmes politiques débattront des défis des campagnes électorales, le rôle des élus et comment travailler avec la société civile. Le mode de scrutin adopté est celui de la représentation proportionnelle à scrutin de listes fermées dans lequel les électeurs voteront pour un parti et non un individu. Les données statistiques montrent que les pays où l'on retrouve le plus de femmes élues utilisent un système entièrement ou partiellement proportionnel et imposent l'alternance entre candidats et candidates sur les listes de partis. En Tunisie, le nouveau code électoral définit dans son article 16 la parité totale, à savoir une alternance stricte homme / femme (ou femme / homme selon le choix du parti) sur les listes de candidats. Ce système, bien qu'il favorise la parité, ne la garantit pas au final car la majorité des partis peut encore décider de placer des hommes en tête de leurs listes dans toutes les circonscriptions où ils concourront. Les candidates aux élections de l'Assemblée constituante prévue le 23 octobre 2011 seront confrontées à deux défis principaux. Tout d'abord, elles n'auront pas encore mené de campagne électorale. De plus, elles risquent de ne pas posséder les informations nécessaires pour mener à bien une telle campagne. Dans ce cadre notre rôle est d'aider les partis politiques tunisiens dans l'identification de femmes leaders disposant des compétences nécessaires pour devenir candidates et de préparer ces dernières à organiser des campagnes électorales mobilisatrices »M Mohamed Belhocine représentant résident du PNUD a souligné de son côté le rôle de cette université dans le changement du paysage politique de la Tunisie et de faire avancer cette parité « Les femmes tunisiennes ont droit de vote et d'être élues. Cette législation sur la parité adoptée par la Tunisie trace la route pour les femmes ailleurs. Il faudrait maintenant travailler davantage afin que l'accès des femmes à la sphère politique puisse engendrer et accompagner le changement. C'est un grand défi et une grande responsabilité pour les femmes tunisiennes de réussir cette transition démocratique. Cette activité s'inscrit dans la continuité des activités du PNUD en appui aux processus démocratiques en Tunisie, et en particulier le renforcement des partis politiques, comme proposé dans sa stratégie d'appui à la transition. Elle est supportée techniquement et financièrement par le projet régional « Parlements et prévention des crises » menée conjointement par le Bureau des politiques et le Bureau pour la prévention des crises et le relèvement » Pour plus d'implication de la femme dans les élections Souleima Mejdi représentante du centre de la femme arabe pour la formation et la recherche (CAWTAR) a précisé que la Tunisie est un modèle pour de nombreux pays à travers le monde en matière des droits des femmes « Notre pays a été l'un des premiers pays arabes à accorder aux femmes le droit de vote. Cette législation sur la parité est avant-gardiste. C'est une victoire pour la femme célébrée bien au-delà de nos frontières. Notre rôle est de soutenir cette transition démocratique et nous concentrer à aider la femme tunisienne à participer efficacement dans la vie politique du pays » Nicole Rowsell directrice du bureau de l'Institut National Démocratique a félicité les Tunisiens pour leur Révolution « En tant que militante, je salue cette transition démocratique de la Tunisie. Le rôle de la femme est prépondérant et notre mission est de l'aider pour qu'elle bénéficie des expériences d'autres pays pour prendre part à des élections efficaces et transparentes. Il n' y a pas une seule approche et un mode unique de démocratie. Il faudrait focaliser sur la meilleure manière de se faire élire et de réussir cette parité. L'essentiel est que la femme tunisienne puisse faire entendre sa voix tout en devenant une force positive au service du changement politique » Giorgia Depaoli qui prône un projet visant au renforcement du leadership féminin et de la participation des femmes à la vie politique et au processus de prise de décision en Tunisie a affirmé« Il ne saurait y avoir de démocratie sans un véritable partenariat entre hommes et femmes dans la conduite des affaires publiques où les hommes et femmes agissent dans l'égalité et la complémentarité, s'enrichissant mutuellement de leurs différences » dit –elle. La communication est importante pour la réussite des élections. Mariam Diallo Drame coordinatrice régionale Afrique du Réseau international de connaissances sur les femmes en politique (iKnow Politics) a appelé à une forte participation de la femme à travers le net « la femme doit communiquer plus à travers le net, créer du savoir dans les forums en ligne et partager les expériences avec les autres » Randi Davis directrice adjointe de l'équipe genre du PNUD a souligné que le PNUD travaille étroitement avec les autorités en charge des élections pour l'organisation des élections transparentes « Nous aidons les autorités à s'assurer que leur travail, dans des domaines tels que l'enregistrement des électeurs et des candidats, où la formation et la communication avec les citoyens prennent en compte les différents besoins des femmes et des hommes » Des ateliers de formation 50 femmes politiques tunisiennes issues de différentes tendances et de différentes régions prennent part à des ateliers restreints de formation, encadrées par des expert(e)s internationaux portant sur : la constitution d'une équipe de campagne, le message et la communication avec les électeurs et les médias et la planification stratégique. En outre, elles auront la possibilité de partager leurs expériences avec leurs paires venues de plusieurs régions de Tunisie et d'ailleurs. Cette première université d'été, visera le renforcement des candidates potentielles aux élections de l'assemblée constituante notamment le renforcement des femmes candidates en matière de techniques de communication et organisation de la campagne électorale, l'établissement pour chaque participante d'un plan stratégique pour la campagne électorale, la promotion d'un espace de dialogue entre les différentes femmes candidates de différentes tendances politiques, la création des opportunités d'échange et de partage d'expériences, l'encouragement de la discussion et l'échange avec la société civile et l'aide indirectement des partis politiques Tunisiens dans l'identification de futures candidates. Cette université table aussi sur une diffusion de l'information relative à la meilleure façon de préparer la campagne pour assurer ses chances de succès à l'élection, l'élaboration de plans stratégiques de la campagne par les candidates présentes et l'établissement de liens permettant l'échange d'expériences entre paires et le dialogue inter-politique.
