CARTHAGE (TAP) - Une conférence a été organisée, mardi, au palais de Carthage sur le thème : "les bloggueurs en Tunisie", et ce dans le cadre des festivités marquant le premier anniversaire en Tunisie de "la Journée nationale de l'Internet." Le chargé des affaires culturelles à la présidence de la République, Wissem Tlili, a indiqué que cet évènement culturel vise à aborder la question du blogging, en tant que "mouvement social" et à faire la lumière sur les volets informationnel, littéraire et politique du blogging, tout en oeuvrant à conforter le rôle de la femme dans ce domaine. Parmi les questions inscrites à l'ordre du jour de cette conférence, à laquelle participent des chercheurs, des universitaires et des bloggueurs, figurent "la littérature classique et la littérature des bloggueurs", "les courants politiques classiques et le blogging" et "la différence entre la société tunisienne et la société des bloggueuses". M. Sofien Chourabi (Bloggueur) qui a participé aux travaux de cette conférence a fait part, dans une déclaration à l'agence TAP, de son attachement à poursuivre la lutte contre toutes formes de surveillance sur la liberté d'expression et d'écriture sur le Web "quelle qu'en soit la nature, l'origine et la raison", relevant que tous les dépassements moraux enregistrés, dont les insultes et les diffamations, "ne peuvent être traités à travers la surveillance ou la censure des sites électroniques." Il a affirmé que le rôle des bloggueurs "se poursuit par le traitement des différents problèmes politiques ainsi que des affaires et dossiers qui pourraient ne pas trouver écho dans les médias classiques", proposant que "chaque citoyen tunisien dispose d'un blog personnel pour exprimer son point de vue et critiquer tout dépassement qu'il constate dans son entourage." Pour sa part, la bloggueuse, Hana Trabelsi a estimé que la joie de célébrer la journée mondiale de la liberté de l'Internet n'a pas été complète, dès lors que "le bourreau du martyr de l'Internet, Zouheir Yahyaoui, se trouve toujours en liberté" et que la censure en tant que structure ou en tant que personne n'a pas encore rendu des comptes." Il a mis l'accent sur la nécessité de "s'unir autour des constantes nationales en dépit des divergences idéologiques" afin de faire face à toutes les pressions exercées contre les journalistes et les bloggueurs, pressions qui ne peuvent être pires que celles du temps du président déchu. Il est à rappeler que la date du 13 mars choisie comme date annuelle pour la célébration de la journée nationale de la liberté de l'Internet et qui coïncide avec l'anniversaire du décès du "martyr de l'Internet", Zouheir Yahyaoui. Zouheir Yahyaoui est né en 1967. Il est considéré comme étant la première victime de la police de l'Internet sous le régime de Ben Ali. Feu Yahyaoui a été arrêté et torturé par la police politique avant d'observer une grève de la faim en signe de protestation contre le jugement d'incarcération de deux ans prononcé à son encontre sous l'accusation "de publication d'informations mensongères, de vol et d'utilisation frauduleuse d'un moyen de communication." Il est mort le 13 mars 2005 suite à un arrêt cardiaque.