TUNIS (TAP) - Le président du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), Abderrahmane Hedhili a mis en garde contre la dégradation de la situation au camp de Choucha, à Ben Guerdane où vivent encore 3200 réfugiés. Au cours d'une conférence de presse, jeudi à Tunis, il a qualifié la situation de « catastrophique ». Hedhili a expliqué que 123 ouvriers chargés de la propreté dans ce camp ont été licenciés, ce qui fait craindre la dégradation de la situation humanitaire et sanitaire dans le camp ainsi que dans la ville de Ben Guerdane. Les organisations humanitaires expliquent leur défection par le manque de moyens, a-t-il indiqué. Il a ajouté que la société civile tunisienne s'emploie à trouver des solutions pour sortir de cette crise, devant le refus du Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) d'accorder le statut de réfugiés politiques à 272 ressortissants. Lors de la rencontre, des réfugiés somaliens, soudanais et nigériens ont parlé de leur séjour au camp Choucha. Ils accusent le HCR de les contraindre à retourner en Libye ou dans leurs pays respectifs, ce qui présente un risque pour leur vie. Le représentant des travailleurs du camp demande la réintégration des employés licenciés et la création d'une commission de suivi et d'évaluation des dégâts environnementaux occasionnés dans la région. Par ailleurs, le syndicaliste et ancien détenu politique, Adnane Hajji, a mis l'accent sur ce qu'il qualifie de « revirement du gouvernement provisoire qui n'a pas tenu ses engagements envers le bassin minier ». Il a indiqué que le gouvernement n'a pas respecté les accords conclus concernant les revendications des citoyens de Redayef. « Il s'agit d'un mauvais signe pour l'avenir du processus de la révolution et de la transition démocratique », a-t-il averti. Le syndicaliste a appelé à la négociation comme garant du rétablissement de la sécurité dans la région. Il a ajouté que le gouvernement sera responsable d'une éventuelle escalade des tensions dans cette localité. Adnane Hajji a précisé que les revendications des citoyens de Redayef s'articulent autour de l'emploi et le recouvrement des droits des employés de la Compagnie des phosphates de Gafsa mis en retraite anticipée. Il propose d'accorder la priorité dans les recrutements aux enfants des employés de la compagnie, victimes d'accidents de travail et de régulariser la situation des travailleurs des chantiers et ceux de la Société de l'environnement. Depuis la révolution de nombreux mouvements de protestation et grèves ont été organisés dans le bassin minier, provoquant l'arrêt de la production de la CPG pour plusieurs mois.