Tweet Share TUNIS (TAP) - La première édition du festival "Al kalimat" ou lectures à voix haute a démarré vendredi au Théâtre municipal de Tunis, en présence d'un public passionné de mots et du verbe. Se poursuivant jusqu'au 8 avril, cette manifestation, organisée par l'association "Le Marathon des mots", présidée par Olivier Poivre d'Arvor et l'association "Ness El Fen", dirigée par Syhem Belkhodja, a pour objectif de faire entendre les mots ainsi que les maux en arabe et en français pour ces amoureux de la langue comme moyen et droit à la liberté d'expression après la révolution tunisienne. Le principe de cette édition dont la marraine n'est autre que l'actrice française Fanny Ardant, est simple: créer un pont, une lien entre les mots et les auteurs, des deux rives de la Méditerranée pour rendre hommage aux auteurs et poètes du passé et du présent et redonner le goût de lire à ceux qui ne le font pas. Prenant la parole, Olivier Poivre d'Arvor a souligné que l'objectif de cette rencontre qui a démarré dans une première étape à Toulouse est ''de créer un lien dans divers lieux où les auteurs et les écrivains se racontent différemment le monde, aujourd'hui à Tunis, pays de grande tradition culturelle, pays où le printemps arabe a démarré". L'ouverture a été dédiée à feu Hédi Guella avec un programme varié comportant notamment une lecture de Fethi Heddaoui, des poèmes "tounes el khadra" (Tunisie la verte) de Nizar Kabbani, "onchoudatou al matar" (le chant de la pluie) de Badr Chaker Sayeb, le célébre morceau "babour zammar'' de Hedi Guella et "Ila toughat al alam" (Aux tyrans du monde) d'Abou El Kacem Chebbi. Cette soirée a été ponctuée de chansons a capella interprétées par Chkini Ines qui a interprété "Osfour tall mi'chibbek" d'Oumaima al-khalil et Zeineb Saadi qui a chanté ''Idha'Achhaabou yaouman araada alhayat'' auparavant interprétée par Souad Mohamed et composée par Riadh Sombati. Puis avec du retard, Fanny Ardant -qui n'arrivait tout de même pas à trouver sa robe- entre sur scène et lit avec Fathi Haddaoui un poème de Chebbi "idha chaabou yaouman arada al hayet''. Ensuite l'actrice à la voix puissante a lu des textes de Louis Aragon et d'Albert Camus. La clôture de cette soirée a laissé place au slam avec Hatem Karoui. Au programme de cette manifestation figurent des lectures et des débats, des rencontres, pour que la parole soit partagée avec les auteurs et les acteurs et deux lieux mobilisés pour cette événement, au-delà des bibliothèques et des librairies : le Théâtre municipal de Tunis, le palais Ennejma Ezzahara et l'Acropolium de Carthage. La journée de ce samedi est marquée par l'organisation du "Train littéraire TGM" avec une lecture par les étudiants de l'ISAD, l'Université des Langues et des Lettres de la Manouba et l'Institut Supérieur des Langues de Tunis. De son côté, le palais Ennejma Ezzahra organisera un débat sur La liberté de pensée pour tous, animé par Olivier Poivre d'Arvor avec notamment la participation de l'écrivain libanais Hyam Yared et les bloggeurs , Lina Ben M'Henni et Azayz Amami (Tunisie) et Mohamed Gamal Bashir (Egypte) D'autre part, une rencontre débat à l'acropolium de Carthage portera sur le thème Littérature et engagement : ''le pouvoir des mots ''animée par Olivier Poivre d'Arvor avec participation de Hélé Béji (Tunisie), Gamal Ghitany (Egypte), Jean-Noël Pancrazi (Algérie-France), Colette Fellous (Tunisie-France), Lotfi Achour (Tunisie) et Anissa Daoud (Tunisie) et azza filali. Un Récital de poésie est également au menu avec Sghaier Ouled Ahmed, Taher Bekri et Hyam Yared ainsi qu'un récital de musique avec les frères Gharbi. Le dimanche, le théâtre municipal de Tunis accueillera un : «Pique-nique littéraire » avec des Lectures de textes pour jeunes, ainsi que des Extraits de Muses et Egéries de Gamal Ghitany lus par l'auteur. L'auteur de quatre-vingt-treize '' et ''banhlieue de la république '' Gilles Kepel animera un débat autour des ''Printemps arabes'' à 17h. Tweet Share Suivant