• Fanny Ardant, Olivier Poivre d'Arvor, Fathi Haddaoui, Gilles Kepel, Ghazi Ghraïri et d'autres rehausseront la manifestation Des mots, rien que des mots au cours d'un marathon de trois jours (6, 7 et 8 avril) à Tunis. Des mots portés par des voix de comédiens, des têtes d'affiche prestigieuses, et de gens de la culture qui auront à lire des poèmes d'auteurs de grande renommée mondiale. Les voix sont celles de Fanny Ardant, cette «femme d'à côté», actrice fétiche de François Truffaut, Fathi Heddaoui, Sghaïer Ouled Ahmed et d'autres. Les auteurs Aboul Kacem Chebbi, Albert Camus, Louis Aragon, Badr Chaker Sayeb, Ahmad Foued Najm, Mahmoud Darwich, etc. Cette manifestation, qui devait se tenir en Egypte mais qui a échu à la Tunisie, est organisée par l'association «Le Marathon des mots», présidée par Olivier Poivre d'Arvor, et l'association Ness El Fen, dirigée par Sihem Belkhodja. Elle aura pour principale thématique la Méditerranée depuis ses origines jusqu'à aujourd'hui. Les textes sélectionnés seront lus dans les deux langues (arabe et français) par des vedettes populaires et singulières. L'ouverture de cette première édition aura lieu au Théâtre municipal avec, tout d'abord, un hommage au chanteur engagé des années 1970 Hédi Guella, disparu récemment, suivi d'une lecture croisée proposée par Fathi Heddaoui en hommage à Badr Chaker Sayeb, Ahmad Foued Najm, Mahmoud Darwich, puis un slam de Hatem Karoui «Slam âlikom» et, enfin, Fanny Ardant, avec sa voix sublime, lira à sa façon des textes d'Aboul Kacem Chebbi, Albert Camus, Louis Aragon. Pour sortir des lieux figés et fermés, une expérience sera engagée dans un moyen de transport symbolique, le train, favori du cinéma. «Train littéraire TGM» emmènera des étudiants de l'Isad, l'Université des Langues et des Lettres de La Manouba et l'Institut supérieur des Langues de Tunis dans un voyage pour le moins atypique, au cours duquel ils s'engageront dans des lectures de textes poétiques destinées à des passagers de la banlieue de Tunis. Le voyage nous conduira à Sidi Bou Saïd. Sur les hauteurs, à Ennejma Ezzahra, Olivier Poivre d'Arvor, patron de France Culture et initiateur de cette manifestation qu'il a créée, il y a huit ans à Toulouse, animera un débat autour de «La liberté de pensée pour tous» auquel prendront part la Libanaise Hyam Yared, l'Egyptien Mohamed Gamal Bashir et les Tunisiens Azza Filali, Lina Ben M'Henni, Mohamed Moumen et Azyz Amami. Un peu plus tard et à quelques encablures, à l'Acropolium de Carthage, le même Olivier Poivre d'Arvor dirigera une rencontre-débat sur le thème «Littérature et engagement: le pouvoir des mots», avec les écrivains d'envergure, les Tunisiens Hélé Béji, Anissa Daoud et Lotfi Achour, l'Egyptien Gamal Ghitany d'Egypte, le Franco-Algérien Jean-Noël Pancrazi et la Tuniso-Française Colette Fellous. Cette séance de réflexion sera suivie d'un récital de poésie d'un trio de poètes : Sghaïer Ouled Ahmed, Taher Bekri et Hyam Yared et d'un récital de musique des frères Gharbi. Le troisième jour, retour au Théâtre municipal pour un «brunch» littéraire le matin, avec des lectures de textes pour jeunes. Dans l'après-midi, Gamal Ghitany donnera lecture des extraits de «Muses et Egéries», Gilles Kepel dialoguera avec Ghazi Ghraïri autour de la question «Où vont les révolutions arabes ?» et pour terminer le comédien Hichem Rostom proposera un slam. Des lectures et des débats, des rencontres, pour que la parole soit partagée avec les auteurs et les acteurs et des présentations d'ouvrages pour perpétuer le plaisir de la lecture et donner goût aux jeunes de revenir aux livres et à l'essentiel : les mots.