Tweet Share LE BARDO (TAP) - Des constituants ont critiqué mercredi la passivité de l'assemblée constituante dans le traitement du dossier des martyrs et des blessés de la révolution et de l'amnistie générale, menaçant de présenter leur démission de la commission. Le rapporteur général de la commission Azed Badi (CPR) a annoncé sa décision de suspendre sa participation à la commission jusqu'à ce que l'assemblée constituante clarifie sa position en ce concerne les recommandations qui lui ont été présentées à la commission des martyrs et des blessés de la révolution. "L'assemblée constituante ne dispose pas de volonté politique suffisante pour mettre en oeuvre l'amnistie générale. Il existe une volonté de réduire la commission et de banaliser son rôle", a lancé M. Badi à l'adresse des constituants. Il a aussi considéré que l'opposition de Habib Khedhr (Ennahdha) à l'amendement de l'article 72 du règlement intérieur de l'assemblée constituante reflète "une volonté délibérée de réduire le rôle de l'assemblée constituante dans son ensemble", a-t-il estimé. L'assemblée constituante, a dit M.Badi, est apte à réactiver le dossier de l'amnistie générale. La commission, malgré ses faiblesses, a-t-il soutenu, constituera une force de pression sur le gouvernement pour qu'il avance sur la bonne voie dans le traitement de ces deux dossiers. Des membres de la commission, de différents groupes de l'assemblée constituante, ont aussi menacé de demander la dissolution de la commission si l'assemblée constituante n'adopte pas des mesures concrètes concernant le dossier des martyrs et des blessés de la révolution et n'assume pas sa responsabilité dans l'activation de l'amnistie générale. L'ensemble des membres de l'assemblée constituante n'ont pas caché leur colère face aux conclusions de la dernière plénière de l'assemblée qui n'a pas adopté les recommandations de la commission. Ils ont accusé le président de l'assemblée constituante d'être en partie responsable de cette situation. Les membres de la commission ont aussi accusé "certaines parties" d'entraver le travail de la commission, appelant ces parties à surmonter les calculs politiques étroits et à oeuvrer en vue d'élargir la catégorie des bénéficiaires du décret-loi N°1 de l'année 2011 relatif à l'amnistie générale. Lors de la réunion, des membres ont appelé à élargir la liste des bénéficiaires de l'amnistie générale et des dédommagements. M. Hassen Radhouani a demandé à inclure les victimes des événements du bassin minier. M. Tarek Bouaziz, (Al Aridha Chaabia) a réclamé de son côté de rendre justice aux victimes des événements de Siliana 1990 et à les inscrire sur les listes des victimes de l'ancien régime. Pour sa part, Abderraouf Ayadi (CPR) a indiqué qu'il est important d'identifier les personnes qui ont commis ces violations mettant l'accent sur les dangers qui guettent la révolution. Il a aussi évoqué les symboles de l'ancien régime qui sont, a-t-il dit, entrain de reconstituer leurs rangs et cherchent à réintégrer de nouveau avec force la scène politique, attirant l'attention sur le danger de réduire l'assemblée constituante en une force secondaire et de considérer le gouvernement comme l'autorité centrale. Des sitinneurs, dont d'anciens prisonniers politiques, ont été reçus par la commission. Ces protestataires siègent depuis lundi dernier devant l'assemblée constituante pour demander la réactivation de l'amnistie générale. Le porte- parole des sitinneurs Mabrouk Fakraoui a présenté les revendications des sitinneurs appelant à la mise en place d'un mécanisme pour l'évaluation et la définition de la nature des dédommagements. Ils ont aussi appelé à l'élargir pour y inclure les personnes victimes des anciens régimes de Bourguiba et de Ben Ali et à réintégrer leurs postes de travail et la priorité dans l'emploi. Tweet Share Précédent Suivant