Tweet Share LE BARDO (TAP) - Des membres de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC), ont critiqué lundi, "la lenteur" dans le traitement du dossier des martyrs et blessés de la révolution et de "l'amnistie générale" lors d'une séance plénière marquée par plusieurs interruptions, alors que deux députés du parti d'El Aridha populaire ont été exclus de la séance. La commission des martyrs et blessés de la révolution et de l'amnistie générale, sous la présidence de Yamina Zoghlami (Ennahdha) a présenté un rapport comportant des recommandations visant à accélérer le règlement de ce dossier débattu par les députés avant de le présenter pour adoption l'après midi. Les députés ont rejeté la responsabilité de ce retard sur plusieurs parties à l'instar de la commission sur les martyrs et blessés de la révolution et des appareils sécuritaires. Plusieurs députés ont demandé de la commission d'investigation présidée par Taoufik Bouderbala d'accélérer la présentation de son rapport afin de déterminer les responsabilités. Ils ont exprimé leur étonnement face à ce retard et à l'incapacité de la commission de fixer la liste définitive des martyrs et blessés de la révolution. La séance a été marquée par un débat houleux suite à l'intervention d'un député au nom du mouvement El Aridha populaire, Iskander Bouallagui qui a qualifié le Gouvernement de "Gouvernement de Rached Ghannouchi". Les députés de la majorité gouvernementale et plusieurs autres députés ont interrompu cette intervention en entonnant l'hymne nationale critiquant cette "surenchère politique". Le président de l'ANC a retiré la parole au membre d'El Aridha populaire lui enjoignant lui et son collègue Aymen Zouaghi de quitter la salle suite à ce qui a été considérée par la majorité comme un "règlement de comptes politique" et un parasitage de la séance. M.Mustapha Ben Jaâfar a demandé du député Bouallagui de cesser "ces surenchères afin de régler la question " en débat. M.Bouallagui a déclaré lors de son intervention que si El Aridha populaire était au pouvoir elle aurait envoyée les blessés dans les meilleurs hôpitaux. Mme Kalthoum Badreddine a déclaré au nom du parti Ennahdha que le Gouvernement, les associations et la société civile ainsi que l'Assemblée Nationale Constituante sont d'accord pour accorder à la question des martyrs et des blessés la priorité dans le cadre de son programme de travail soulignant que ce dossier "ne doit pas être l'objet de conflit ou de règlement de comptes politiques". Elle a également appelé à la mise en place d'une liste définitive des martyrs et blessés de la révolution afin de leur permettre de recouvrir leurs droits soulignant à ce propos la nécessité d'accorder la priorité à l'emploi des blessés et des membres des familles des martyrs. M. Mongi Rahoui a affirmé au nom du groupe démocratique que le sujet des martyrs et des blessés ne doit pas être un sujet de tractation politique, ajoutant qu'il est "honteux" que les blessés et les familles des martyrs soient obligés de manifester pour exiger leurs droits et qu'ils fassent l'objet d'actes de violence dans ces circonstances". M.Abderraouf Ayadi a affirmé au nom du groupe du Congrès pour la République (CPR) que le résultat des différentes commissions en charge des martyrs et des blessés de la révolution ainsi que de l'amnistie générale "n'est pas satisfaisant" considérant que cela est une question très sérieuse. M.Ayadi a accusé la direction de la sûreté nationale d'entraver les démarches pour la recherche de la vérité ainsi que l'action de la justice dans la détermination des listes de victimes de la révolution, de la torture et des exactions sous l'ancien régime. Il a ajouté que "certaines parties au niveau de la direction de sûreté nationale ne souhaitent pas coopérer avec la justice", s'étonnant de la non divulgation des conclusions de la commission d'investigation. Mme Rabiaa Najlaoui, au nom du groupe de la liberté et de la démocratie, a demandé d'accélérer l'attribution des aides et réparations aux victimes, critiquant "la lenteur administrative et judiciaire dans le traitement des dossiers" selon elle. Le député Fathi Ltaief (Parti Communiste Ouvrier Tunisien) a demandé des ministères de l'Intérieur et des Droits de l'Homme de présenter les documents pour enquêter sur les martyrs et les blessés afin de fixer les listes concernant les victimes des exactions dans le passé, affirmant que le ministère de l'Intérieur détient tous les éléments". Le député indépendant Khmaies Ksila a appelé l'ANC à mettre en place une démarche claire et à fixer les délais pour les travaux des différentes commissions et instances en charge du dossier des martyrs et blessés ainsi que celui de l'amnistie générale. Tweet Share Précédent Suivant