Tweet Share TUNIS (TAP) - L'Institut de Presse et des Sciences de l'Information (IPSI) a organisé, mercredi, au siège de l'institut, une conférence débat sur le «Rôle des médias en période de transition démocratique». M. Frank William La Rue, rapporteur spécial de l'ONU sur la promotion et la protection des droits à la liberté d'opinion et d'expression était l'invité principal de la conférence organisée dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai. M. La Rue a souligné devant un panel d'étudiants et d'enseignants de l'IPSI et de représentants de l'Instance Nationale pour la Réforme de l'Information et de la Communication (INRIC), que la liberté de la presse est fondamentale pour l'instauration d'un régime démocratique et la consécration de la liberté d'opinion et d'expression en tant que droits humains. Il a indiqué que la liberté d'information implique la liberté et la possibilité de chercher l'information mais également de la diffuser en toute liberté, citant trois types de liberté : la liberté d'expression individuelle, la liberté d'expression collective à travers les associations et la société civile et la liberté qui s'exprime à travers la culture et les valeurs d'un peuple ou d'une nation. Il a, d'autre part, mis l'accent sur la nécessité pour les journalistes mais également pour les citoyens d'avoir un libre accès à l'information, rappelant que ce droit s'inscrit dans le cadre des conventions onusiennes de 1948. D'après le rapporteur spécial de l'ONU, l'apparition de nouvelles technologies ou des médias tel que Internet ne peut remettre en cause ce droit, estimant que les gouvernements ne doivent pas réguler Internet ou le secteur des télécommunications. Sur un autre plan, M. La Rue a fait remarquer que l'exercice du journalisme ne peut être conditionné par des règles restrictives telles que l'obtention d'un diplôme en journalisme, l'appartenance à une corporation ou l'octroi par un gouvernement d'une autorisation d'exercice de la profession. Le journalisme doit être porté sur le seul critère du professionnalisme, de la rigueur et de l'application des standards dans ce domaine, a-t-il plaidé. Les médias doivent être pluralistes et indépendants vis-à-vis des gouvernements, a-t-il ajouté. L'idéal est de mettre en place trois types de médias : les médias communautaires, les médias publics et les médias privés, a-t-il conseillé, suggérant un mécanisme composé de journalistes et du gouvernement pour promouvoir la presse et protéger les journalistes contre toute censure ou pression. M. Kamel Labidi, président de l'INRIC a salué l'organisation de ce genre de débat à l'IPSI qui, a-t-il dit, permet aux étudiants d'avoir des échanges avec des personnalités et des responsables internationaux dans le domaine de la presse et d'ouvrir de nouvelles dimensions à la formation académique en Tunisie. M. Nouri Lajmi, chercheur et enseignant universitaire, a relevé que cette initiative favorise l'établissement de contacts avec des instances internationales et la promotion de la liberté de la presse et d'expression en Tunisie. Tweet Share Suivant