Tweet Share TUNIS (TAP) - ''Les violences à l'égard des journalistes doivent cesser et j'appelle les gouvernements à se mobiliser pour y mettre un terme et punir les coupables où qu'ils se trouvent'' a déclaré la directrice générale de l'UNESCO Irina Bokova à Tunis à la conférence internationale sur ''Les nouvelles voix : La liberté de la presse, un vecteur de transformation des sociétés''. Lors de cette rencontre organisée à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, elle a déploré le fait que l'UNESCO a déjà recensé plus de 20 journalistes tués dans l'exercice de leur métier, soulignant que l'année 2012 s'annonce particulièrement meurtrière. Mme Bovoka a mis l'accent sur l'impératif d'assurer la liberté des médias et de veiller à ce que les journalistes ne soient pas inquiétés au pénal pour des infractions qui devraient relever du code civil car la parole n'est pas un crime a-t-elle dit. Elle a ajouté que le fait de protéger la liberté de la presse c'est également protéger l'ensemble des citoyens et pas seulement les journalistes. ''Et aujourd'hui à Tunis, au lendemain de la journée mondiale de la liberté de la presse, l'UNESCO est plus que jamais déterminée à accompagner ses membres pour trouver les réponses à ces questions si importantes pour la démocratie et pour la société'' a-t-elle conclu. Pour sa part, Mohammed Belhocine, coordinateur du programme des nations pour le développement(PNUD) en Tunisie a souligné que les révolutions arabes ont permis aux Tunisiens de se tourner vers les nouveaux médias pour relater les évènements citoyens. Ces derniers produisent ainsi de l'information ce qui a fait évoluer le paysage médiatique traditionnel et moderne en Tunisie. Il a appelé, à cette occasion, le gouvernement à garantir la sécurité des médias condamnant les violences et les agressions qu'ils ont subis durant leur travail ce qui constitue une entrave à la transition démocratique qu'il faut respecter. Il a souligné, à cette occasion, l'impératif de protéger le journaliste dans l'exercice de sa profession sachant que l'UNESCO a mis en place en avril dernier un plan d'action destiné à promouvoir la liberté d'expression car la sécurité des journalistes est très sensible, a-t-il noté. La yéménite Tawakkol A.Karman, journaliste, militante féministe, figure du soulèvement populaire au Yémen et lauréate du prix Nobel de la paix 2011 a rendu un vibrant hommage à la Tunisie en chantant avec ferveur des extraits de l'hymne national tunisien, "un hymne de la liberté qui a donné vie au printemps arabe", a-t-elle dit. Elle a affirmé que la liberté de la presse est un droit et non un cadeau. Elle a salué la mémoire de ceux qui ont perdu la vie dans l'exercice de leur mission, indiquant, selon ses propos, qu'il existe encore des réseaux d'allégeance dans le monde arabe qui limitent la liberté de la presse sachant, dit-elle, que ces réseaux, ces dictatures sont condamnés à mourir car les voix traversent les frontières et il n y'a pas de démocratie sans liberté d'expression. Par ailleurs, la directrice des médias et de la communication de l'Union Afrique a donné lecture du message adressé par le président de la commission de l'Union africaine aux participants, dans lequel il souligne que la liberté de la presse est un droit de l'Homme, source de transformation sociale. Le progrès doit emprunter la voix de la liberté des droits de l'homme sous peine de sanction, a-t-il affirmé, ajoutant que la parole, l'usage et la vulgarisation des réseaux sociaux qui ont permis une plus grande transparence. L'Union africaine veille depuis 2008 à mettre en place un réseau panafricain destiné à encourager les débats et promouvoir les médias et la liberté de la presse, et ce, de façon concrète, a-t-il conclu. Tweet Share Suivant