Tweet Share LE KRAM (TAP) - Le président du Mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi a affirmé, jeudi, que la tenue du 9e congrès du parti "publiquement" et non dans la clandestinité "est l'un des fruits de la révolution tunisienne qui a renversé la dictature". Il a souligné, lors de l'ouverture du congrès qui se poursuit jusqu'à dimanche, au palais des expositions du Kram, que "ce congrès est celui du rassemblement et de l'unité du peuple tunisien". Il a appelé à "consacrer le consensus national, dont le pays a besoin en cette étape", et à "une réconciliation nationale basée sur la reddition des comptes et le rétablissement des droits". S'adressant aux tunisiens, Rached Ghannouchi a promis que le Mouvement "ne trahira pas ses engagements à parachever le processus de la révolution", indiquant que "tous les courants politiques et idéologiques peuvent coexister en Tunisie dans la paix et la concorde". "La Tunisie est entre de bonnes mains", a-t-il rassuré, considérant que les problèmes qu'elle connaît aujourd'hui sont "conjoncturels" et "normaux pour un pays qui vit une transition démocratique". "Le mouvement est ouvert à tous ceux qui ont milité pour défendre son existence et ses principes", a-t-il encore lancé. Le secrétaire général du parti Hamadi Jebali a indiqué que le congrès constitue un "événement" marquant "entre le passé du Mouvement basé sur l'appartenance arabo-islamique, son présent ouvert à tous les courants politiques et oeuvrant pour la consécration du consensus et son avenir qui aspire à une meilleure position à travers le renouvellement des structures et des institutions du parti". Le mouvement Ennahdha a replacé la question de la modernisation de la Tunisie indépendante "d'une opposition entre Islam et modernité, consacrée par les précédents régimes, à un projet conciliant Islam et modernité", a-t-il enchaîné. Hammadi Jebali a, d'autre part, fait remarquer que les précédents congrès du Mouvement, en Tunisie et à l'étranger, étaient toujours liés à la situation des libertés et de la démocratie dans le pays "ce qui montre que la question des libertés est fondamentale dans les constantes du Mouvement et de son action militante durant quatre décennies". Il a, par ailleurs mis en garde contre les dangers des revendications excessives, appelant à faire face à la contre-révolution et à ses "résidus". "La priorité est aujourd'hui de faire parvenir la révolution aux institutions et de développer l'expérience de la coalition qui constitue un choix stratégique", a-t-il insisté, ajoutant qu'il faut également "accélérer la promulgation des lois de la justice transitionnelle, contrôler la dette extérieure, compter davantage sur les capitaux nationaux et améliorer les services". Le secrétaire général du parti et chef du gouvernement provisoire a appelé les partisans du Mouvement à oeuvrer pour réussir les prochaines élections et à renforcer la position d'Ennahdha dans le paysage politique. Il a, en outre appelé à poursuivre la mise à niveau des cadres du parti "pour atteindre les plus hauts niveaux de compétence", et à réformer ses institutions en élargissant les consultations et en s'ouvrant sur toutes les énergies et les idées. Il s'agit de "préserver la capacité du Mouvement en tant que force de modération qui polarise toutes les compétences", a-t-il conclu. Tweet Share Suivant