Tweet Share TUNIS (TAP) - Le ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem a indiqué mercredi que quatre ambassadeurs sont impliqués dans l'affaire de l'octroi de passeports diplomatiques à l'ex-président Ben Ali et des membres de sa famille. M. Abdessalem, qui s'est refusé de révéler l'identité des personnes impliquées dans cette affaire, a toutefois précisé à la presse qu'il s'agit "de quatre ambassadeurs, un ancien consul, un ancien directeur et deux fonctionnaires". Une commission spéciale avait été mise en place pour examiner les circonstances et identifier les responsables dans cette affaire dont le dossier sera remis à la justice. Evoquant les dossiers de corruption administrative et financière au sein du ministère des Affaires étrangères, M. Abdessalem a indiqué que les deux commissions chargées de ce dossier ont pu identifier 14 cas de corruption dont 7 affaires de corruption financière, 4 cas de corruption administrative et 3 cas de corruption financière et administrative. "Ces dossiers seront remis au ministère de la Justice avant d'être examinés par les tribunaux", a-t-il précisé. La liste des personnes impliquées dans ces affaires compte deux anciens ministres, deux secrétaires généraux, 17 chefs de missions diplomatiques (ambassadeurs, consuls généraux et consuls), trois anciens PDG, un ancien chargé de mission, 6 comptables et 4 fonctionnaires. Dans son point de presse, M. Abdessalem a aussi donné des détails sur le mouvement du corps diplomatique qui concernera notamment 33 ambassadeurs, deux consuls généraux, cinq consuls, 38 diplomates, 12 fonctionnaires, 20 comptables et deux agents. Un ensemble de critères objectifs, professionnels et transparents ont été adoptés pour le recrutement des diplomates. La liste des nouveaux des diplomates sera remise prochainement au président de la République. Une réforme administrative et structurelle sera engagée prochainement au sein du ministère en accord avec le syndicat, a dit M. Abdessalem évoquant la réhabilitation de 16 cadres et agents révoqués en raison de leur appartenance politique et intellectuelle, la révision des statuts et loi-cadre du ministère, l'augmentation de 10 à 70 pc des salaires des agents en exercice à l'étranger, l'intégration de 24 agents de sous-traitance et le remboursement des frais de scolarité des enfants des diplomates en exercice à l'étranger. M. Abdessalem a aussi fait le point de ses récentes activités citant en particulier ses visites au Japon, en Russie, en Algérie, en Egypte, à la réunion des amis de la Syrie à Paris et sa participation à la réunion des ministres des Affaires étrangères arabe à Doha. M. Abdessalem a affirmé à ce propos que la Tunisie n'a pas "de relations exceptionnelles" avec le Qatar réaffirmant la demande d'extradition de l'ex-président Ben Ali qui bénéficie d'un statut "d'invité" au royaume d'Arabie Saoudite, a-t-il dit. Evoquant le dossier syrien, M. Abdessalem a indiqué que le ministère ne détient aucune information sur le nombre des Tunisiens enrôlés par l'armée libre syrienne. "Ces personnes se sont rendues en Syrie par des voies illégales" a-t-il dit, relevant que le ministère est en contact avec le CICR pour le rapatriement des corps des tunisiens tués en Syrie. La question de l'octroi des passeports diplomatiques aux chefs des partis politiques a été aussi soulevée par les journalistes. M. Abdessalem a précisé à cet égard que l'octroi d'un passeport au président du parti Ennahda Rached Ghannouchi "n'est pas une mesure exceptionnelle". Le président de l'Assemblée constituante est seul habilité à fixer la liste des présidents des groupes parlementaires qui bénéficieront de passeports diplomatiques, a-t-il encore dit. Tweet Share Suivant