M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre GAMMARTH, 5 mars 2010 (TAP) - Sur Instructions du Président Zine El Abidine Ben Ali, M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre a présidé, vendredi, à Gammarth, l'ouverture du forum international sur la mise à niveau et la modernisation industrielles en présence de représentants de pays frères et amis, d'institutions internationales et régionales et d'experts. Le Premier ministre a analysé, à cette occasion, les trois spécificités de la méthodologie adoptée pour l'exécution, depuis 15 ans, du programme de mise à niveau de l'industrie lequel est intervenu à la suite de la signature de l'accord d'Association avec l'Union Européenne et de l'adhésion de la Tunisie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Des réformes profondes successives, depuis 15 ans La première spécificité résulte du fait que le programme de mise à niveau est né d'un choix national visant l'accélération du rythme de la croissance et son inscription dans la durée, ce qui nécessite l'ouverture de l'économie et son intégration à l'espace euroméditerranéen, d'abord, et à l'économie mondiale, ensuite. La Tunisie, a-t-il précisé, a entamé dès la signature de l'accord d'Association avec l'UE, le démantèlement tarifaire sur la base du principe du compter sur soi que le Président Zine El Abidine Ben Ali en a fait un des fondements de la politique de la Tunisie et dans le cadre de son souci d'assurer un consensus national autour de ce programme, et ce, en intensifiant les campagnes de sensibilisation et en diversifiant les espaces de dialogue sur ce sujet. La deuxième spécificité consiste en l'intégration du programme de mise à niveau dans le cadre d'une vision complémentaire englobant l'entreprise et son environnement. C'est ainsi qu'un programme a été mis en place pour inciter l'entreprise à évaluer sa situation et à arrêter, en partenariat avec le secteur financier, des stratégies visant à améliorer son rendement au double plan de la qualité et du coût. Des réformes profondes successives, a-t-il poursuivi, ont été menées en ce qui concerne le climat d'affaires, le développement des ressources humaines, l'infrastructure de base et les équipements collectifs. De même, les réformes ont englobé les aspects juridiques et institutionnels aux fins d'éliminer les entraves, de faciliter les procédures, de réduire les délais des services administratifs et financiers, d'alléger les charges de l'entreprise et de s'adapter aux normes internationales. La troisième spécificité porte sur l'approfondissement des relations de coopération et de partenariat avec tous les pays frères et amis ainsi qu'avec les institutions régionales et internationales. Le Premier ministre s'est félicité, à ce propos, de l'évolution continue des relations de coopération et de partenariat entre la Tunisie, d'une part, l'Union Européenne, la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD), le Fonds arabe de Développement Economique et Social (FADES), la Banque Islamique de Développement et le Japon, d'autre part. 4576 entreprises adhérentes au PMN M. Ghannouchi a affirmé que la Tunisie est parvenue malgré les multiples difficultés d'ordre externe et climatique, à réaliser des résultats positifs en matière de mise à niveau et de modernisation industrielle. Ainsi, le nombre d'entreprises adhérentes au programme de mise à niveau a dépassé les prévisions pour atteindre 4576 entreprises contre 3000 ciblées. De même, une importante amélioration a été enregistrée au niveau de la situation des entreprises qui ont parachevé les programmes de mise à niveau du point de vue du chiffre d'affaires, de l'exportation, de l'emploi et du taux d'encadrement (19% contre 9% en 1995). Le Premier ministre a indiqué que le nombre d'entreprises titulaires d'une de certification internationale de qualité a dépassé 1300 entreprises contre 6 seulement 1995, relevant que le nombre d'entreprises qui ont adopté des systèmes technologiques modernes a dépassé les 2000 sociétés. Ces indicateurs, a-t-il précisé, ont eu le meilleur effet sur l'économie nationale au cours des 15 dernières années pour ce qui est du rythme de croissance, de la progression de l'exportation, de la création d'emplois, de la maîtrise des équilibres financiers et de l'amélioration de la productivité, ce qui a conféré à l'économie nationale une plus grande capacité à faire face et à résister aux chocs exogènes. Conséquence: le pays est parvenu en 2009 à atténuer sensiblement les impacts de la crise financière et économique mondiale, à préserver la dynamique de développement dans le cadre d'équilibres financiers et sociaux acceptables, et ce, grâce aux importantes mesures décidées, à temps, par le Chef de l'Etat. Nouvelle tendance à fabriquer des produits de qualité M.Ghannouchi a mis l'accent sur l'émergence de signes révélateurs d'un changement des mentalités dont la tendance à fabriquer des produits de qualité, à exporter, la détermination à surmonter les difficultés, la propension au meilleur, autant de valeurs qu'il importe de diffuser, à plus grande échelle, d'y recourir pour faire face aux exigences de la prochaine étape. Le Premier ministre a évoqué les nouveaux objectifs qualitatifs de la prochaine étape dont les grandes lignes ont été fixées dans le Programme présidentiel pour le quinquennat 2009-2014, avançant que les objectifs de ce programme se basent sur les acquis enregistrés et des ambitions de la Communauté nationale dans les domaines de l'amélioration du revenu pour atteindre un revenu individuel moyen de 7000 dinars en 2014 et la couverture de toutes les demandes additionnelles d'emploi, et partant, la réduction de chômage d'un point et demi outre le renforcement des bases de l'économie du savoir et la transformation de la Tunisie en un pôle technologique avancé. Nouvelle étape du PMN et de modernisation industrielles M. Ghannouchi a indiqué que la Tunisie entame une nouvelle étape du programme de mise à niveau et de modernisation industrielles et que le Gouvernement sous la direction du Président de la République œuvre à poursuivre l'amélioration de l'environnement des affaires conformément à un ensemble de priorités définies à cette fin. Le premier objectif consiste à conférer au système de l'enseignement de la formation une plus grande efficacité, une meilleure qualité et une employabilité plus élevée à travers l'accroissement du nombre des ingénieurs diplômés du supérieur de 5000 en 2009 à 7000 en 2011 et 9000 en 2014. Il s'agit aussi de recourir de plus en plus au système de certification des compétences par les institutions internationales spécialisées en vue de renforcer la valeur des diplômes délivrés par les institutions de formation nationales. Le deuxième objectif vise la mise en place d'une nouvelle génération d'infrastructures par le triplement de la capacité du réseau autoroutier, la réalisation d'un port en eau profonde, la mise en place de zones logistiques et de pôles industriels et technologiques conformes aux normes internationales. Le troisième objectif consiste à entamer de nouvelles réformes pour alléger la charge fiscale de l'entreprise, renforcer la base financière des banques, conforter la libéralisation du commerce extérieur, réduire les taxes douanières, progresser vers la libéralisation totale du dinar et procéder à une révision radicale de l'approche des incitations à l'investissement de manière à impulser l'investissement dans les régions de l'intérieur et dans les activités à haut contenu technologique, à forte composante de savoir et respectueuses de l'environnement. L'entreprise, au cœur des orientations et des réformes prévues Le premier ministre a fait observer que la réforme se poursuit et que l'entreprise reste au cœur des orientations et réformes retenues pour la prochaine étape. Il a affirmé la nécessité de voir le programme de mise à niveau refléter les objectifs qualitatifs et les défis de la prochaine étape, à savoir, le renforcement du contenu technologique des produits tunisiens et l'adaptation aux normes internationales, particulièrement, aux normes environnementales. Il a évoqué les principales orientations devant être intégrées dans le programme de mise à niveau et de modernisation des entreprises industrielles soulignant l'importance de renforcer les relations de partenariat entre les entreprises industrielles et les structures de la recherche scientifique aux fins de renforcer la création, d'adapter la technologie et d'impulser la recherche développement au sein de l'entreprise. Il s'agit aussi de mettre l'accent sur les investissements immatériels et le renforcement des programmes d'économie d'énergie et d'eau. Il a réitéré en conclusion la capacité de la Tunisie à relever les défis posés grâce aux choix tracés par le Président de la République pour la prochaine étape et grâce au climat de consensus, de paix sociale, de réforme et de croissance continue, qui règne dans le pays.