60% des entreprises sont globalement satisfaites du PMN, contre 13% non satisfaites Comme annoncé depuis quelques jours, le Séminaire international sur le Programme de mise à niveau des entreprises industrielles en Tunisie (PMN) s'est tenu, hier, à Gammarth, sous le titre significatif ‘'Avec la mise à niveau et la modernisation industrielle, prenez une technologie d'avance. '' Il est organisé, sous le haut patronage du Président de la République, par le ministère de l'Industrie et de la Technologie, l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) et la Délégation de l'Union européenne à Tunis. Les travaux ont été ouverts par Mr Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, en présence de MM.Afif Chelbi, ministre de l'Industrie et de la Technologie, Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération Internationale, Adreanus Koetsenrutjter, Chef de la Délégation de l'Union européenne, ainsi que de nombreux hauts responsables, des directeurs et cadres des structures concernées, et d'une élite d'experts nationaux et internationaux, outre les membres du corps diplomatique accrédité à Tunis et les représentants de plusieurs Organisations régionales et internationales. Soutien constant à l'entreprise industrielle L'objectif de la rencontre est de procéder à une évaluation des résultats du Programme de mise à niveau et de modernisation industrielle depuis son lancement en 1995 et de formuler des recommandations pour adapter son contenu et ses interventions aux exigences de la nouvelle étape et aux orientations politiques et économiques de la Tunisie durant la prochaine période telles que définies dans le programme présidentiel pour les cinq années à venir (2009 // 2014). Le Premier ministre a assuré les industriels de l'appui constant du gouvernement et de l'administration. ‘'L'entreprise tunisienne peut toujours compter sur le soutien et l'appui du gouvernement et de l'administration, a-t-il dit , évoquant notamment les nouvelles priorités nationales en matière économique et industrielle en particulier, dont le renforcement des performances technologiques du tissu industriel tunisien et l'accroissement de la part des produits industriels à haut contenu technologique dans les exportations tunisiennes. Il a passé en revue les réformes et mesures de tous ordres, engagées parallèlement au Programme de mise à niveau, pour améliorer le climat des affaires en Tunisie et assurer les conditions de réussite au PMN. Ce travail de réforme sera poursuivi et approfondi durant la période à venir de manière à consolider les capacités d'adaptation, de développement et de résistance des entreprises industrielles tunisiennes et de l'économie tunisienne, en général, face à un contexte international qui change constamment, a ajouté le Premier ministre qui a insisté sur les réussites accomplies par la Tunisie dans ce domaine, comme en témoigne la résistance dont elle a fait preuve, dernièrement, durant la crise économique et financière mondiale. Partage du succès De son côté, M.Afif Chelbi a passé en revue les réalisations du programme de mise à niveau des entreprises industrielles, annonçant l'ouverture du site WEB du bureau de mise à niveau relevant du ministère à toutes les entreprises industrielles ayant réussi brillamment leurs plans de mise à niveau et qui désirent les présenter et faire partager leur succès avec les autres, à travers le site. Les réunions prévues dans le cadre des mercredis de l'entreprise le 17 mars dans les différents gouvernorats du pays seront aussi consacrés au Programme de mise à niveau et de modernisation industrielle. L'évaluation que les participants au Séminaire devaient entreprendre, à cette occasion, est effectuée à la lumière d'une enquête indépendante réalisée par des institutions indépendantes pour le compte du ministère de l'industrie et de la technologie sur les résultats du PMN, ainsi que sur la base des témoignages de quelque 46 entreprises industrielles ayant enregistré un succès éclatant dans leurs plans de mise à niveau. Il s'agit de la 7ème enquête du genre dont le PMN a fait l'objet depuis son lancement en 1995, au lendemain de la signature de l'accord d'association avec l'Union Européenne, mais 3 ans avant l'entrée en vigueur de cet accord, ce qui a fait dire au Premier ministre que le PMN est un programme d'inspiration purement nationale et qu'il entre dans le cadre de la politique de modernisation générale appliquée par la Tunisie, pour rejoindre le peloton des nations développées. Un document écrit présentant les conclusions de cette enquête et un bilan général du PMN ont été remis aux participants. Acquis et points faibles Bien que la contribution du PMN au développement spectaculaire de l'industrie tunisienne soit indéniable, et que ce Programme soit considéré, à juste titre, comme une véritable « success story » internationale à l'actif de la Tunisie, l'enquête a tâché de relever ses points forts et ses points faibles aussi. L'enquête a révélé que 60% des entreprises enquêtées sont globalement satisfaits des effets du PMN, contre 13% non satisfaites. Au total, plus de 4600 entreprises ont adhéré au PMN, dont plus de 3200 ont achevé leurs plans de mise à niveau. Les investissements consentis ont avoisiné au total 5200 millions dinars. Le PMN a permis d'augmenter la productivité et la compétitivité, mais il a permis principalement de changer les mentalités des industriels, dans le sens d'une plus grande adhésion aux exigences de la modernité et de l'internationalisation. La contribution du progrès technologique est jugée très importante par les industriels enquêtés, notamment les industriels adhérents au PMN qui a permis d'inciter les entreprises à entreprendre des actions en matière d'innovation, et de recherche pour le développement, volet resté jusqu'à présent le maillon faible de l'industrie et de l'économie tunisienne. Cependant, les entreprises industrielles tunisiennes demeurent très peu actives en matière d'acquisition de brevets d'invention et de licences (7%). L'aspect lié à la certification demeure, aussi, insuffisamment développé. Au nombre des problèmes constatés, l'enquête signale la faible participation des institutions financières autres que les banques au financement des projets de développement technologique et industriel (les SICARS 1,5%, la Bourse 0,6%). Mais les garanties exigées par les banques sont jugées sévères atteignant 155% du montant des crédits. Une part importante des projets d'innovation n'est pas finalisée à cause essentiellement du manque de financement. L'accent a été mis aussi sur la nécessité de renforcer davantage la qualité des services fournis par les structures d'appui intervenant dans le processus de mise à niveau.