Tweet Share ATME, Syrie (TAP) - Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition en exil, envisage de s'installer très prochainement en Syrie dans une région sous contrôle de la rébellion, a affirmé mercredi l'un de ses responsables politiques. "Très bientôt, nous nous installerons en Syrie, en profondeur sur le territoire syrien. C'est une question de jours", a déclaré Jamal Al-Ward, en charge notamment des relations avec l'Armée syrienne libre (ASL). Selon une source au sein du CNS, les discussions sur une installation en Syrie "sont en cours depuis un mois". Le président du CNS Abdel Basset Sayda se rendra "régulièrement (en Syrie), et des membres du comité exécutif seront ici", a expliqué M. Al-Ward, de passage à Atme, village de la province d'Idleb (nord-ouest), frontalier de la Turquie et l'une des principales bases arrières de la rébellion. Pour la première fois depuis sa désignation en juin à la tête du CNS, Abdel Basset Sayda s'était rendu lundi en Syrie, visitant Atme et le poste frontalier de Bab al-Hawa. Accompagné de plusieurs membres du comité exécutif du CNS, il avait rencontré des chefs de l'ASL, visité un hôpital ainsi qu'une prison où sont détenus des militaires. Le CNS doit se réunir la semaine prochaine à Doha pour tenter de s'élargir à d'autres groupes hostiles au régime de Damas, alors qu'il est la cible des critiques pour son incapacité à unifier l'opposition syrienne, plus de 18 mois après le début du soulèvement contre le régime du président Bachar al-Assad. Le passage en Syrie de M. Sayda visait notamment à montrer le "soutien" du CNS au commandement de l'ASL, selon M. Al-Ward, représentant du CNS au sein de cette nouvelle structure. Ce commandement, qui regroupe 14 conseils militaires représentant les régions et minorités du pays, est déjà opérationnel à Atme. Il n'a pas de leader désigné, fonctionne par le vote, et il se réunira régulièrement à Atme, a précisé le même responsable. "Entre 75PC et 80PC des groupes armés sur le terrain sont sous notre contrôle. Nous sommes l'ASL (...), composée de combattants, de déserteurs de l'armée d'Assad et de civils", a assuré M. Al-Ward. Nombre de combattants de la rébellion ne reconnaissent pas de légitimité au CNS, dont il dénonce souvent l'inaction et l'éloignement hors du pays, loin de la guerre au quotidien. L'ASL est par ailleurs minée par les rivalités internes. Des groupes agissent de manière autonome tout en se réclamant de l'ASL. "Il faut d'abord intégrer les unités les plus importantes, comme la Brigade al-Haq, la Brigade al-Tawhid..." proche des Frères musulmans et qui est la plus importante force militaire à Alep, a expliqué M. Al-Ward. "Il n'y a pas d'islamistes ou de combattants étrangers (au sein de l'ASL). Le Front al-Nosra (jihadiste, qui a revendiqué de sanglants attentats contre le régime) n'est pas sous l'autorité du commandement" de l'ASL, a-t-il affirmé. "Nous avons travaillé à la mise en place de cette nouvelle structure depuis six mois. Il y avait une volonté de travailler ensemble. Les négociations ont été longues", a-t-il ajouté. "Il faut passer à l'étape supérieure, avec une organisation capable non seulement de défendre, mais également d'harmoniser nos actions pour passer à l'offensive", a-t-il conclu. Tweet Share Suivant