Tweet Share ROME (TAP) - Face à l'intervention française au Mali, la classe politique italienne, en début de campagne électorale, se montrait divisée et prudente sur la solidarité à manifester, plusieurs voix prônant le non-interventionnisme et critiquant Paris. "Je m'abstiendrais en ce moment de quelque intervention que ce soit", a ainsi réagi vendredi soir dans une émission télévisée sur Canale 5 l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi. "L'Italie, a observé le leader du centre droit candidat aux élections, a déjà donné dans les Balkans, en Irak, en Afghanistan!" "Par prudence", a-t-il expliqué, l'Italie ne doit pas s'engager au Mali: "nous avons nos centres d'extraction proches du Mali et ils pourraient faire l'objet d'attentats", a fait valoir le Cavaliere. Au centre gauche, le secrétaire du Parti démocrate, Pier Luigi Bersani, candidat au poste de premier ministre aux élections des 24 et 25 février et en tête dans les sondages, a défendu le gouvernement socialiste français sur Radio 24: "il s'agit de stopper des groupes jihadistes sanguinaires, les Français sont intervenus et on ne peut laisser seule la France", a-t-il estimé. Mais à sa gauche, le pacifisme et le non-interventionnisme traditionnels prévalent: "on risque un autre bourbier comme l'Afghanistan. Cela a été une erreur énorme du gouvernement français qui a interprété de manière une peu forcée le mandat de l'ONU: le risque Afghanistan est réel", a déclaré Nichi Vendola, leader du mouvement SEL. "La décision du gouvernement de soutenir l'intervention française est grave. L'Italie doit se mobiliser pour arrêter la guerre et non pour l'alimenter", a déclaré l'ancien procureur Antonio Ingroia, de la formation "Rivoluzione civile". Et le comique Beppe Grillo, du mouvement anti-partis "Cinque Stelle", a ironisé: "Nous sommes en train d'entrer de nouveau dans des missions de paix pour la guerre". Le gouvernement démissionnaire de Mario Monti a exprimé son soutien au président François Hollande. "Nos partenaires européens doivent comprendre l'embarras qu'il y a à prendre certaines décisions avec un parlement dissous", a cependant déclaré le ministre de la Coopération Andrea Riccardi. L'Italie est prête à fournir un soutien logistique aux opérations militaires en cours au Mali, avait annoncé mercredi le ministre italien des Affaires étrangères Giulio Terzi. L'intervention française n'est pas "une guerre coloniale, parce que "c'est l'Afrique qui en premier lieu a demandé de l'aide pour stopper la menace représentée par Al-Qaïda", avait expliqué vendredi M. Riccardi dans le quotidien Repubblica. Le Mali représente "une mèche allumée pour les démocraties fragiles de la région, du Niger au Burkina Faso", avait-il ajouté. Tweet Share Précédent Suivant