TUNIS, 12 Avr 2010 (TAP)- Les travaux de la 12ème rencontre internationale de Carthage qui se tient du 12 au 16 avril 2010, se sont ouverts lundi matin à Beït al-Hikma à Carthage. Placée sous le thème ''l'homme-mémoire'', la rencontre est marquée par la présence d'une pléiade d'universitaires et de chercheurs dans les domaines de la psychologie, de la philosophie, de l'histoire et de l'anthropologie, venant de Tunisie, Maroc, Arabie Saoudite, Liban, Iran, Congo, France et d'Italie. Dans son allocution d'ouverture, M. Abderraouf El Basti, ministre de la culture et de la sauvegarde du patrimoine a souligné que la politique culturelle de la Tunisie repose, sous l'impulsion du Président Zine el Abidine Ben Ali, sur la réconciliation du tunisien avec sa mémoire et sur la réhabilitation de tous les symboles du patrimoine national, matériel et immatériel. C'est cette réconciliation, a-t-il ajouté, qui permet d'ailleurs d'ancrer l'homme dans son patrimoine civilisationnel et qui réaffirme sa fierté de son héritage et témoigne de son attachement à l'identité faisant remarquer que l'action culturelle n'est pas le produit du vide. Par ailleurs, le ministre a mis l'accent sur l'importance de ce colloque faisant observer que la mémoire est un élément essentiel dans la définition du rapport de l'homme avec le facteur temps ou "temporalité" car la mémoire est le lien entre le passé et le présent. M. Abderraouf El Basti a, d'autre part, relevé que l'intérêt accordé à la mémoire ne devrait pas se limiter uniquement à la protection du patrimoine matériel qui se traduit par les fouilles, la préservation des sites et des monuments historiques et par la création de musées mais aussi à la protection du patrimoine immatériel. Ceci s'est traduit notamment par la création de l'Institut national du patrimoine de Tunis, de l'agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle (AMVPPC) et du centre des musiques arabes et méditerranéennes (CMAM) à Ennejma Ezzahra. Evoquant la révolution numérique qui marque aujourd'hui les systèmes d'archivage et de sauvegarde des données le ministre a fait remarquer que cette révolution est à l'origine de l'émergence d'une mémoire numérique gigantesque et bien structurée qui pourrait effacer la mémoire intérieurement vécue. La séance d'ouverture a été marquée par l'intervention du Professeure Houria Benis Sinaceur, directrice de recherches au centre national de recherches scientifiques au Maroc intitulée "Sculpter du temps: mémoire, art, vie".