TUNIS, 8 mai 2014 (TAP) - Le secteur de l'artisanat emploie 350 mille artisans et contribue à hauteur de 3,9 pc au PIB et de 2,2 pc à l'exportation. Ce secteur a bénéficié des investissements de l'ordre 18,6 millions de dinars ainsi que d'une panoplie de mesures qui ont permis d'améliorer son rendement aussi bien aux niveaux de la production, de la formation, de l'emploi et de l'exportation. Le nombre d'entreprises structurées est ainsi passé de 49 en 2006 à 185 en 2009 moyennant des investissements de plus de 50 mille dinars par projet. La moitié de ces projets est réalisée par des diplômés de l'enseignement supérieur. Le secteur compte à son actif, 16 entreprises artisanales dotées d'un système qualité dans certaines spécialités, 37 prototypes, 6 marques commerciales ainsi qu'un guide de la qualité offrant des informations sur 22 normes de produits, des équipements et des matières premières. La liste de produits soumis au contrôle qualité a été élargie grâce à l'élaboration de 3 normes relatives aux produits de tissage ras de la région de Tataouine outre le lancement de l'élaboration des normes des produits de l'argile et de la céramique aux niveaux de l'hygiène et de la sécurité et le démarrage de l'évaluation du système des magasins agréés afin de créer un réseau de magasins dotés d'un label. S'agissant de la recherche et de l'innovation dans ce domaine, des répertoires de tapis de Kairouan et de produits de cuivre ont été créés. D'autres répertoires sont en cours d'élaboration. Ils portent sur les produits d'argenterie, en fibres végétales ainsi que sur le tapis, le tissage fait main et l'habit traditionnel. Ils devraient être fin prêts en 2011. Par ailleurs, un guide des compétences professionnelles dans ce secteur a été élaboré outre la réalisation d'une étude sur l'argile de Guellala (Djerba) et la préparation d'une étude similaire sur l'argile de Sejnène, de Tataouine et de Charbene. Le secteur du tapis et du tissage ras a été en outre marqué par l'introduction de la technologie dans la réalisation des modèles (75 modèles de produits de tapisserie et 11 modèles de tissage) dont certains ont été remis aux artisans et aux entreprises artisanales. Les décisions du conseil ministériel du 5 mai tenu sous la présidence de chef de l'Etat devraient renforcer davantage le rendement du secteur. Ces décisions visent à faire bénéficier les entreprises d'artisanat des incitations et encouragements prévus par le Programme de mise à niveau industriel et la mise à niveau de 200 entreprises d'artisanat ainsi que l'établissement d'un contrat programme avec l'Office national de l'artisanat pour une opération pilote au bénéfice de 30 entreprises. Au plan de l'encadrement technique et du renforcement de l'écoulement du produit de l'artisanat, les décisions comprennent la mise en place de 6 unités techniques spécialisées au sein des centres techniques industriels dans le but de soutenir les efforts de mise à niveau de l'entreprise d'artisanat. Il s'agit également de consacrer le label de l'Office National de l'Artisanat (ONA) en tant que label national, d'exploiter les espaces de l'Office national pour l'exposition et la vente des produits de l'artisanat, de mettre à contribution les technologies nouvelles au service de la promotion du secteur notamment auprès des touristes et développer le commerce électronique des produits de l'artisanat. Concernant le secteur du tapis et du tissage, les décisions ont été axées sur la nécessité d'oeuvrer à accroître le revenu des artisans, à travers des programmes pilotes visant à améliorer la productivité de la main-d'œuvre et à assurer la mise à niveau de l'entreprise d'artisanat. L'objectif est aussi d'intégrer le contrôle de la qualité, en tant qu'un des critères d'octroi du poinçon. En matière d'orfèvrerie, les décisions appellent à s'orienter vers la libéralisation du secteur, renoncer au poinçon de conformité ainsi qu'à libéraliser l'utilisation des machines de coulée sous-pressions, tout en continuant à opter pour l'apposition du poinçon de maître et du titrage sur les produits. Une attestation de garantie devrait en outre être remise au consommateur et comporterait les spécifications nécessaires garantissant la qualité des produits fabriqués en métaux précieux. Ces différentes mesures s'inscrivent dans le cadre d'une vision prospective cohérente destinée à promouvoir l'activité de l'artisanat qui demeure confronté à plusieurs problématiques dont les plus importantes sont la lenteur du rythme de mise à niveau des entreprises de l'artisanat, la faiblesse du taux des entreprises structurées capable de dynamiser l'artisanat, le manque d'innovation et de diversification dans plusieurs produits, outre l'absence de culture de la qualité auprès tant des entreprises de l'artisanat que du consommateur. Une baisse de la production estampillée de tapis et tissages a été enregistrée en raison du revenu limité et du manque d'enthousiasme des artisanes à poursuivre l'activité. Les conditions imposées à l'activité de l'orfèvrerie ont réduit la compétitivité du secteur au plan du prix et de la qualité, limitant ainsi sa capacité à contribuer à la réalisation des objectifs de la stratégie de promotion de l'artisanat à l'horizon 2016. Cette stratégie a fixé des objectifs ambitieux portant sur le doublement de la contribution du secteur au PIB pour atteindre 8 pc, l'amélioration de création d'emplois jusqu'à atteindre une moyenne de 7500 artisans par an, outre l'augmentation du revenu annuel des artisans à 9067 dinars. Comme il s'agit de quadrupler la part de l'artisanat dans l'exportation pour atteindre 8,9 pc.