LE BARDO, 11 mai 2010 (TAP) - La Chambre des conseillers a adopté, mardi, deux projets de loi relatifs au parlement des jeunes et au travail bénévole au cours d'une séance plénière présidée par M. Abdallah Kallel, président de la Chambre. Le premier projet de loi vient concrétiser la décision du Président Zine El Abidine Ben Ali de créer un parlement des jeunes, une institution consultative dont l'objectif est de contribuer à enraciner l'esprit citoyen auprès de la jeunesse et à les initier à participer à la vie publique et à la pratique démocratique. Au cours des débats, les conseillers ont mis en exergue l'intérêt constant que le chef de l'Etat, accorde à la jeunesse en vue de dynamiser son rôle dans la société et dans la vie publique. Ils ont souligné que le parlement des jeunes est un espace idéal pour initier la jeunesse à la pratique démocratique et l'inciter à débattre de ses aspirations et préoccupations, se félicitant, dans ce contexte, de l'approche tunisienne dans ce domaine et des succès qu'elle a recueillis au plan international comme en témoigne l'adoption à l'unanimité par les Nations Unies de l'initiative du président de la République proclamant 2010, année internationale de la jeunesse. Des conseillers se sont interrogés, notamment, sur les mécanismes dont sera dotée cette institution consultative ainsi que sur sa composition. Dans sa réponse aux conseillers, M. Samir Laabidi, ministre de la Jeunesse, des Sports et de l'Education physique, a indiqué que le parlement sera installé le 25 juillet prochain à l'occasion de la fête de la République qui constitue, à cet égard, une date symbolique des valeurs républicaines. Il a précisé que le choix de l'âge des membres du parlement des jeunes (de 16 à 23 ans) est de nature à contribuer au renforcement de l'esprit civique chez cette catégorie de la société et à l'initier à la pratique démocratique, précisant que les jeunes de 16 à 23 ans sont conscients et aptes à participer à la vie publique et à s'inscrire dans le tissu associatif et les partis politiques. M. Laabidi a indiqué, par ailleurs, qu'un programme riche sera mis en place pour faire connaître cette institution et ce, au cours de la prochaine période dans le but de sensibiliser les jeunes au rôle qui leur est dévolu notamment dans l'enrichissement des débats sur les questions relatives à leurs aspirations et leurs préoccupations. Le parlement des jeunes est une institution consultative à caractère législatif ayant pour objectif de diffuser la culture démocratique et les droits de l'homme auprès des jeunes, de renforcer leur sentiment d'appartenance à la patrie et de les initier à une pratique responsable de la politique dans le cadre des valeurs républicaines. Le projet de loi portant création du parlement des jeunes, stipule que le nombre de ses membres est égal à celui de la Chambre des députés de manière à refléter l'exacte représentation des partis politiques qui composent l'hémicycle. Pour être membre du parlement des jeunes, il faut être de nationalité tunisienne depuis au moins cinq ans et jouir de ses droits civiques et politiques. Le mandat est de deux ans et le parlement se réunit deux fois par an au cours de deux sessions, la première au mois de mars et la deuxième au mois de novembre. Chaque session dure deux jours. Un Président et deux vice-présidents sont élus au début de chaque session. Le deuxième projet de loi portant sur l'action de volontariat, vise à fixer le cadre législatif des actions de bénévolat menées par les organisations qui revêtent un caractère associatif et à être au diapason de l'évolution de la fonction de volontariat. Les conseillers ont relevé à cette occasion l'importance de l'approche tunisienne en matière de bénévolat, rappelant les multiples mesures prises pour consacrer dans les faits cette action de bienfaisance et de solidarité. Ils ont appelé à fixer un cadre législatif au volontariat afin qu'il profite au bénévole lui-même et à l'organisation ou toute autre partie bénéficiaire. Un des conseillers a appelé à réactiver les programmes et instruments d'action de bénévolat au service des objectifs fixés. Certains autres conseillers ont proposé la création d'un observatoire national pour identifier les activités de volontariat, soulignant l'importance du rôle de la presse dans la consécration de la culture du bénévolat auprès des jeunes et le développement de leurs contenus. Répondant aux interventions des conseillers, M. Samir Laabidi a indiqué que le projet de loi traduit le souci de la direction politique de consacrer les valeurs de solidarité entre les tunisiens, rappelant le rôle important dévolu aux moyens d'information dans la consécration de ses idéaux. "L'action bénévole bien organisée constitue une nouvelle expérience qui tend à raffermir la cohésion entre les différentes franges de la société", a souligné le ministre, rappelant que l'expérience tunisienne en matière de solidarité jouit du respect de touts les pays. Le ministre a relevé, par ailleurs, que le volontariat est un moyen important d'associer les jeunes à l'action sociale d'autant qu'il les prémunit contre les dangers de l'isolement et contribue a leur rapprochement. Il a fait remarquer que la Tunisie accorde un grand intérêt aux jeunes immigrés et oeuvre à consolider leur place dans les différents centres de décision, être à l'écoute de leurs préoccupations et à trouver des réponses aux problématiques auxquelles ils font face. Evoquant le partenariat entre l'Etat et les composantes de la société civile, M. Laabidi a annoncé la mise en place de contrats prototypes pour l'organisation de ces conventions pour lesquels tous les moyens ont été mobilisés. Il s'est félicité, d'autre part, des grands efforts déployés par la presse dans la consolidation du volontariat, au plan éducatif et de formation, soulignant la nécessité de rendre hommage aux jeunes pour les actions bénévoles qu'ils mènent dans les différents domaines.