SOUSSE, 17 mai 2010 (TAP) - Le rideau est tombé, dimanche, sur la 11e édition des journées du conteur (El Fdaoui), organisées du 7 au 16 mai dans le village de Takrouna relevant du gouvernorat de Sousse, par la bibliothèque régionale et l'association des amis du livre et de la bibliothèque de Sousse. Placée sous le signe de l'ancrage du patrimoine oral, notamment chez les enfants, la clôture de cette manifestation a comporté un atelier de narration animé par Dalila Meftahi, visant le développement de l'imagination des enfants, l'apprentissage de l'écoute, ainsi qu'une initiation à l'art du conte, et une initiation à l'écriture du conte, en tant qu'étape pour l'écriture de la nouvelle. Participant à cet atelier, des membres du club de théâtre de la maison de culture de Hergla ont donné une lecture-spectacle du conte ''Jeannette'' de Ridha Boukadida. Par ailleurs, un atelier de dessin à l'intention des élèves a été axé sur l'illustration des contes. Cette journée a enregistré aussi la participation de comédiens, tels que Hatem ben Hammouda qui a raconté aux enfants le conte merveilleux '' ya Wil illi khoun lamana'' (honte à celui qui trahit la confiance). L'homme de théâtre Tarek Zorgati a, de son coté, présenté aux adultes '' nass ghodwa''(les hommes de demain). Les Tabbala(tambours) de Kerkennah, ceux de Msaken et la troupe Boussadia-Stambali de Sousse, ainsi que la poésie populaire de Mabrouk Abdelmoula de Ksour Essaf, du gouvernorat de Mahdia, et les chansons populaires des ''Ghannaya'' (troubadours) ont été de la fête, sans oublier le conteur français Jep Gouzy. Un colloque sur ''Le patrimoine oral et les outils de sa sauvegarde '' a été organisé dans le cadre de cette session. Dans une communication intitulée ''le mouvement des cinéastes amateurs: phénomène oral?'', l'universitaire et critique d'art Hédi Khelil a mis en exergue l'importance du rôle joué par la fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA), au sein de la quelle ont été réalisés, durant les années 60 et 70, des documentaires et des films reflétant l'état socioculturel et politique de la Tunisie de l'époque. Pour sa part, dans une conférence intitulée ''Aspects de la culture tunisienne à travers l'étude de divers registres du patrimoine populaire'', le journaliste et animateur culturel Hatem Bouriel a mis en valeur le rôle de feu Mohamed Marzouki dans la sauvegarde de la poésie populaire, de Tahar Khemiri et Hédi Balegh dans la collection des énigmes et des proverbes populaires, outre le rôle de la Rachidia dans la préservation du patrimoine musical, estimant, par ailleurs, que les écrits des écrivains Ali Douagi et Béchir Khraief sont empreints du patrimoine oral.