TUNIS, 28 juil 2009 (TAP) - Les travaux d'une réunion préparatoire à la 9ème conférence des parties à la convention de l'ONU sur la lutte contre la désertification (CCD) qui se déroulera du 21 septembre au 2 octobre 2009 en Argentine, se sont ouverts, mardi à Tunis. Objectif de cette réunion préparatoire : élaborer une position africaine unie sur tous les points inscrits à l'ordre du jour de la CCD et notamment en matière de mobilisation des ressources, de transfert de technologie, d'évaluation du rôle du mécanisme mondial et du secrétariat de la convention. L'enjeu de cette réunion est de taille lorsqu'on sait que le phénomène de la désertification constitue un des principaux défis auquel fait face l'environnement mondial, d'autant plus qu'il menace la santé d'un milliard d'individus dans plus de 100 pays et cause la disparition d'environ 700 kilomètres carrés de terres agricoles. Le continent africain est de plus en plus confronté à ce fléau. En effet, 32% des terres arides se trouvent sur le continent africain, dont 73% sont des terres agricoles qui souffrent de dégradation. Les participants ont discuté de la nécessité de mettre en place des mécanismes de coordination régionale (RCM). Ouvrant les travaux de cette réunion, M.Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du développement durable, a affirmé que la stratégie décennale 2008-2018 de la convention, constitue le cadre adéquat pour consolider la coopération entre les pays africains en matière de lutte contre la désertification. Un fléau qui, a t-il dit, réduit le rendement des terres agricoles et les ressources hydrauliques et menace la sécurité alimentaire. Le ministre a passé en revue les différents programmes adoptés par la Tunisie dans l'objectif de préserver ses ressources naturelles et lutter contre la désertification, et ce, dans le cadre d'un système de gestion durable. Au cours de l'année 2008, rappelle encore le ministre, la Tunisie a élaboré une étude stratégique qui a abouti à la mise en place d'une base de données cartographiques et d'indices de suivi de la situation de la désertification et notamment des ressources hydrauliques, du sol et du couvert végétal. Objectif de ce plan : promouvoir l'exploitation des ressources hydrauliques non conventionnelles et les résultats de la recherche scientifique, dans l'objectif de renforcer la fertilité des terres et de mettre en place de nouvelles variétés adaptées aux contraintes climatiques de chaque région. M.Hamada a précisé que les programmes mis en place en vue de préserver les ressources hydrauliques et du sol et notamment les projets relatifs à la lutte contre la désertification et la consolidation du développement durable, ont eu un impact positif en matière de réduction des superficies menacées par la désertification, passées de 24% en 1990 à 17% en 2006. M.Habib Ben Yahia, secrétaire général de l'Union du Maghreb Arabe (UMA), a, pour sa part, souligné que les points inscrits à l'ordre du jour de cette rencontre, «doit nous permettre d'envoyer des messages clairs et précis concernant les questions de mise en œuvre de cette convention tels que le transfert de technologie et la mobilisation des ressources». Cette rencontre constitue en outre une opportunité pour que l'Afrique puisse mieux se positionner par rapport aux négociations en cours afin d'inscrire la lutte contre la désertification parmi les outils d'adaptation aux changements climatiques et rendre les projets de lutte contre ce fléau plus éligibles au financement par cette convention, a-t-il précisé. M. Luc Gnacadja, secrétaire exécutif de la UNCCD a mis l'accent sur l'importance de la réunion de Tunis qui constituera une opportunité pour coordonner les efforts et la coopération, et pour tirer profit des mécanismes et des opportunités offertes, l'ultime objectif étant de permettre au continent africain de jouer un rôle dans la consolidation de la lutte internationale de lutte contre les phénomènes du changement climatique et de désertification.