Victime la plus éprouvée des effets pervers des phénomènes de désertification, de dégradation des terres et des changements climatiques, l'Afrique se mobilise en prévision de la 9ème Session de la Conférence des parties à la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) qui se déroulera, en septembre prochain à Buenos Aires, en Argentine. Une réunion préparatoire à ces Assises de Buenos Aires, à l'échelle africaine, s'est ouverte, le 28 juillet à Tunis, avec la participation des délégués des pays africains et des représentants des institutions régionales et internationales opérant dans le domaine de la lutte contre la désertification. Etalée sur quatre jours, la rencontre vise à coordonner les positions des pays africains dans ce domaine et '' envoyer des messages clairs et précis concernant la mise en œuvre de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification''. La Conférence de Buenos Aires sur la lutte contre la désertification sera suivie par la tenue d'une autre Conférence internationale sur les changements climatiques, à Copenhague, au Danemark, au début de 2010.
Situation des plus alarmantes Plusieurs hauts responsables tunisiens ayant à leur tête le ministre de l'Environnement et du Développement Durable, M. Nadhir Hamada, le secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, le directeur général du mécanisme mondial de lutte contre la désertification, le secrétaire général de l'Union du Maghreb Arabe, et d'autres personnalités africaines et internationales de marque ont assisté à la séance d'ouverture de cette réunion, marquant l'importance qu'ils attachent autant à la rencontre de Tunis, qu'aux Assises de Buenos Aires. Les orateurs ont affirmé, à cette occasion, fonder de grands espoirs sur la coopération internationale pour aider efficacement l'Afrique dans sa lutte contre la désertification. Les données sont alarmantes. A titre d'exemple, plus de 80% de la superficie des pays de l'UMA sont menacées par la désertification, selon le secrétaire général de l'UMA. Sur le plan du continent africain, le programme des Nations Unies pour l'environnement estime à 42 milliards de dollars par an le coût inhérent à désertification en Afrique, alors que 32% des terres arides et désertiques dans le monde se trouvent en Afrique. Les terres arables du continent africain se dénudent et s'épuisent, notamment en Afrique noire. Le ministre de l'environnement et du développement durable a présenté les réussites de l'expérience tunisienne dans le domaine de la lutte contre la désertification en Tunisie. Les superficies menacées de désertification ont été réduites de façon notable et leur taux a été ramené à 17% en 2006, contre 24% en 1990. Les pays africains aspirent à une mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification d'une manière qui tienne compte des spécificités et des priorités africaines, et désirent un renforcement des mécanismes de financement des programmes et projets relatifs à ce domaine. En effet, l'Afrique conjugue aux menaces de désertification le manque de financement. Cependant, les aspirations africaines ont l'avantage de s'appuyer sur les objectifs déclarés de la stratégie décennale mondiale 2006-2018 de lutte contre la désertification Les pays africains ont pu déjà adopter une position commune sur les changements climatiques, illustrée, entre autres, par l'adhésion de l'Union africaine à la Convention- cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et au protocole de Kyoto y afférant. Cependant, les participants reconnaissent la nécessité pour l'Afrique et les pays africains de se montrer, de leur côté, dignes du soutien international en commençant par gérer plus rationnellement et plus durablement leurs ressources naturelles.