TUNIS, 5 juil 2010 (Rédaction TAP) - Les partis politiques nationaux ont achevé, dimanche, la présentation des listes de leurs représentants au parlement des jeunes, qui tiendra sa session extraordinaire d'ouverture, le 25 juillet 2010, à l'occasion de la célébration de la fête de la République. Le choix des représentants des partis au sein de cette nouvelle instance consultative, venue compléter le cadre institutionnel relatif à l'enfance et à la jeunesse, s'est effectué, pour la plupart des formations politiques, dans le cadre d'élections internes, au niveau de leurs structures de base. En vertu de l'article 3 de la loi N°23-2010, portant création du parlement des jeunes, la composition de cette instance est, en tout point, identique à celle de la Chambre des députés aussi bien en termes de nombre de sièges que de partis représentés ou encore de circonscriptions électorales. Le parlement des jeunes compte, ainsi, 214 sièges, dont 161 reviennent au Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Le Bureau politique du RCD avait décidé, le 8 juin 2010, de choisir ses candidats sur la base d'élections organisées dans toutes les circonscriptions. Le Président Zine El Abidine Ben Ali, président du RCD, avait recommandé d'assurer la parité entre filles et garçons sur les listes du parti. Les 53 sièges restants sont répartis entre six partis de l'opposition, comme suit: - Le Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS): 16 (élus) - Le Parti de l'Unité Populaire (PUP): 12 (désignés) - L'Union Démocratique Unioniste (UDU): 9 (désignés) - Le Parti Social Libéral (PSL): 8 (élus) - Le Parti des Verts pour le Progrès (PVP): 6 (désignés) - Le Mouvement Ettajdid: 2 (désignés). La loi relative au parlement des jeunes laisse aux partis politiques la liberté totale de choisir le mode de désignation de leurs représentants, en fonction de leurs règlements intérieurs et des procédures en vigueur dans chaque parti. Les élections internes, la désignation directe ou le parrainage sont les trois modes de choix adoptés par les partis politiques. Un membre du parlement des jeunes, élu ou désigné par un parti politique, ne doit pas être, nécessairement, membre de ce parti. Il peut être adhérent à l'une des organisations ou associations relevant du parti ou d'une structure apparentée. La raison est que la loi sur les partis politiques fixe à 18 ans l'âge d'adhésion à un parti, alors que l'âge minimum pour la représentation au parlement des jeunes est fixé à 16 ans accomplis. La composition pluraliste du parlement des jeunes reflète le pari constant du chef de l'Etat sur la jeunesse et sa volonté permanente de lui ouvrir des horizons plus larges pour exprimer librement ses opinions, sans aucune considération régionale ou d'appartenance politique. Le chef de l'Etat ne cesse également d'oeuvrer en vue de préparer les jeunes à la participation à la vie politique, de développer leurs compétences, d'approfondir leur intérêt pour la chose publique et de les initier à la pensée collective. Cette nouvelle instance illustre, aussi, la volonté présidentielle de développer la conscience des jeunes que les libertés et les droits s'exercent dans le cadre du respect de la loi et des valeurs constitutionnelles. La création du parlement des jeunes s'inscrit, en outre, dans le cadre de la mise en oeuvre du premier volet du programme présidentiel, intitulé "De nouveaux pas sur la voie de la démocratie et de l'enracinement du pluralisme", volet qui souligne l'importance de la création d'un parlement des jeunes, en tant qu'institution consultative contribuant à enraciner l'esprit de citoyenneté auprès des jeunes, à améliorer leur situation, à diffuser la culture du volontariat, à les encourager à s'intéresser à la chose publique et à les éduquer aux valeurs de patriotisme, d'ouverture, de tolérance et de dialogue. Le membre du parlement des jeunes doit être de nationalité tunisienne, depuis au moins 5 ans, jouir de ses droits civils et politiques, et répondre à la condition de l'âge, qui doit être compris entre 16 et 23 ans. Le mandat a été fixé à deux ans, afin de permettre au plus grand nombre possible de jeunes de siéger au sein de cette instance. Le parlement se réunit deux fois par an, en mars et en novembre, pour une session de deux jours, durant lesquels il examine les questions actuelles et futures relatives à la jeunesse. Le but est d'offrir aux jeunes tunisiens la possibilité de s'initier à l'action parlementaire et d'en maîtriser les mécanismes et les rouages. Lors de chaque session, le parlement des jeunes élit, à la majorité absolue, un président et deux vice- présidents. Il peut, par ailleurs, constituer des commissions pour étudier les questions qui lui sont soumises avant d'en débattre en séance plénière. Le fonctionnement du parlement des jeunes obéit aux mêmes règlements qui régissent la Chambre des députés. Il rend ses décisions et ses recommandations à la majorité absolue. La session d'ouverture du parlement des jeunes coïncide avec la célébration de l'année internationale de la jeunesse, proclamée à l'unanimité par l'Assemblée générale des Nations Unies, à l'initiative de la Tunisie. Le président de la République avait ordonné, le 18 juin 2010, de parfaire le suivi des différentes manifestations qui seront organisées à cette occasion, afin qu'elles soient à la mesure de l'intérêt majeur et de la sollicitude particulière accordés à la jeunesse dans tous les plans de développement et toutes les politiques nationales. La création de cette nouvelle institution consultative vient conforter l'orientation visant à renforcer la présence des jeunes compétences sur la scène politique et dans la vie publique. Cette orientation s'est, notamment, illustrée par l'abaissement de l'âge d'éligibilité à la Chambre des députés et aux conseils municipaux, de 28 à 25 ans en 1988, puis à 23 ans en 1997. L'âge légal du vote a, également, été abaissé de 20 à 18 ans, permettant à près d'un demi-million de Tunisiens de prendre part, pour la première fois, aux élections présidentielle et législatives du 25 octobre 2009 et aux municipales du 9 mai 2010. La Tunisie avait organisé, en 2008, un dialogue national avec les jeunes qui a été couronné par la proclamation d'un pacte de la jeunesse. Les consultations de la jeunesse constituent, d'autre part, un mécanisme bien établi en Tunisie. Elles sont organisées régulièrement en concomitance avec l'élaboration des plans et programmes de développement, afin de permettre aux jeunes de participer au processus national et de jouer pleinement un rôle responsable dans son enrichissement et son renforcement. La tradition du dialogue avec les jeunes, initiée par la proclamation, par le Président Ben Ali, de l'année 1988 "Année du dialogue avec les jeunes", a été consacrée par sa décision d'organiser quatre consultations de la jeunesse en 1996, 2000, 2005 et 2008. Ces consultations ont joué un rôle important dans l'identification de la réalité de la jeunesse tunisienne et la prospection des perspectives qui s'offrent à elle, de manière à améliorer son quotidien et à lui garantir un avenir meilleur. Aussi, les mesures présidentielles annoncées le 21 novembre 1987, soit deux semaines après le Changement, ont-elles marqué l'avènement d'une nouvelle ère de réformes en faveur des jeunes, dans le but de les intégrer dans la vie publique et dans les postes de décision. Ces mesures ont notamment permis de renforcer le rôle des organisations et associations de jeunesse, de promouvoir l'emploi des jeunes et de développer les activités sportives et le volontariat. Dans le cadre de cette même démarche, de nombreuses structures d'encadrement et de suivi ont été mises en place, à l'instar du Conseil supérieur de la jeunesse, de l'enfance et de l'éducation physique, et de l'Observatoire national de la jeunesse. Créé le 21 mars 2002, cet observatoire est chargé de cerner les préoccupations et les aspirations des jeunes et de mener des recherches et des études prospectives en la matière. De plus, 80 pc des politiques et programmes de développement tracés par l'Etat sont destinés aux jeunes, essentiellement dans les domaines de l'éducation, de l'enseignement, des loisirs, des sports et de l'emploi. Tous ces efforts confirment le fait que les jeunes demeurent en tête des préoccupations, des programmes et des actions de développement visant à former une génération capable d'être à jamais un rempart inexpugnable pour la Tunisie et un facteur de progrès et de prospérité pour son peuple. Une génération fière de son authenticité civilisationnelle, attachée à son identité, ouverte sur la modernité et imbue des principes de modération, de tolérance et de volontariat, au service de l'intérêt général et dans le respect de l'autre et des valeurs universelles.