TUNIS, 30 Juil 2010 (TAP) - Au théâtre de plein air de Dar Sébastian et devant un public debout, Anouar Brahem a, encore une fois, laissé son art parler. Sous le halo des projecteurs, il a donné, jeudi soir, son premier concert. Pour ceux qui l'ont raté, il en donnera un deuxième ce soir dans le programme "World music" de la 46ème édition du festival international de Hammamet. Avec son instrument, le oud (luth) accompagné de la basse, de la clarinette, de la guitare sèche et de percussions, le compositeur a présenté, dans un rythme jazzy, et dans un équilibre instrumental arrangé, un mélange bien dosé entre musique orientale et occidentale. Il a fait honneur à sa réputation d'artiste ouvert dans sa musique aux sonorités proches et lointaines en jouant des morceaux de son dernier album " The astounding eyes of Rita" sorti en octobre 2009. Après une absence de 20 ans des festivals tunisiens, Anouar Brahem a, par les yeux renversants de Rita, chanté à la mémoire d'une voix écoutée d'un homme qu'il n'a personnellement pas connu, tout comme d'ailleurs "Mots d'après la guerre, Liban 2006) premier film d'Anouar Brahem dont la relation étroite avec le cinéma s'est tissée à travers son empreinte musicale sur les bandes d'un grand nombre de films qui ont marqué les annales de la cinématographie tunisienne telles que "Halfaouine" de Férid Boughdir, " Les silences du palais" et "La saison des Hommes" de Moufida Tlatli et "Sabots en or" et "Bezness" de Nouri Bouzid. Avec son jeu subtil, clair et fin, il a su détailler chaque note musicale, avec sobriété pour transmettre l'émotion sans jamais la surexposer, lui qui détient le secret de toucher le plus profond de l'âme. Avec du jazz ou du world music, Anouar Brahem fait partie de la génération du renouveau musical qui ne peut faire que du bien au paysage sonore tunisien et arabe.