LE KEF, 1er sept 2010 (TAP) - Qu'elle soit tendre ou croquante, avec ou sans beurre ranci (Smen), la mâadhba, un délice du terroir keffois, demeure, toujours, très prisée par les consommateurs, durant le mois de Ramadan. Paradoxe ou ironie du sort, ce délice dont se régalent, volontiers, les Keffois, tout au long du mois saint, est préparé par des mains expertes, dans le domaine, venant du sud tunisien, en l'occurence de la ville de Ghomrassen, uniquement pour cette période de l'année. Bien que la recette ne cache aucun secret, la préparation de ce délice mielleux requiert un savoir-faire qui se traduit, d'abord par une bonne préparation de la pâte de farine, laquelle est longuement malaxée et pétrie, puis imprégnée de Smen et ce pour rehausser le goût du produit. La pâte est ensuite découpée en morceaux épais qu'on fait frire dans une huile chaude. A la différence des M'kharek ou de la Zlabia, deux autres sucreries objets de l'engouement des consommateurs, pendant le mois de Ramadan, la mâadhba a un goût plus relevé. Sa couleur brunâtre ainsi que sa forme légèrement arrondie sont les spécificités de son authenticité. La préparation répond à tout un cérémonial. Après la cuisson dans une huile chaude, le maître des lieux, le couvre-chef toujours sur la tête, fait tremper les pièces, les unes après les autres dans un grand récipient rempli à moitié de sucre cuit dont la couleur ressemble au miel de thym. Les Keffois ont, d'ailleurs, du mal à s'en passer et continuent de consommer le produit comme au bon vieux temps, en dépit d'une prix relativement élevé qui accuse pratiquement, chaque année, une hausse relative soit-elle. La Mâadhba est généralement servie au milieu de la soirée, un peu loin des repas d'Iftar, car elle peut constituer un complément de repas dont il faut toujours se méfier, tant il peut entraîner une surcharge pondérale indésirable pour ceux qui tiennent à garder la ligne.