TANGER,5 Oct 2010 TAP, correspondance de Sarra Belguith)- Née dans les années trente, la salle ''Le Roxy'' dans la ville marocaine de Tanger, a déroulé, lundi soir, le tapis rouge, à l'occasion de l'ouverture de la huitième édition du festival du court métrage méditerranéen. En plein centre-ville, près du lycée Régnault, le Roxy l'une des cinq salles qui résistent encore à la fermeture de ces espaces qui font la réputation des Tangérois, connus pour être de grands cinéphiles, a annoncé les couleurs d'une édition prometteuse à plus d'un titre, aussi bien pour les habitants que les visiteurs, curieux d'en savoir plus sur une ville dont l'histoire avec le cinéma remonte à 1897 quant les Frères Lumière avaient pour la première fois filmé la ville. En Présence du ministre marocain de la communication et de plusieurs cadres locaux, créateurs, intellectuels, artistes, journalistes et de cinéphiles, la cérémonie d'ouverture a été marquée notamment par la présentation du jury. Surprise, ils ne seront que six (Pere Roca, directeur des programmes culturels de la télévision espagnole sera absent pour des raisons professionnelles) à devoir annoncer le 09 octobre le palmarès sous la houlette du président du jury l'écrivain marocain, Abdellatif Laabi. Prenant la parole, celui-ci s'est montré plutot bref mais confiant " Je serais toujours aux côtés de toute initiative poussant la culture vers l'avant". "Tanger ville internationale" film d'ouverture Dans ce lieu mythique entièrement rénové et bien confortable, a été projeté à la salle le Roxy, le film d'ouverture "Tanger ville internationale" du réalisateur français André Zwobada, qui a, selon l'avis des spécialistes, confirmé dans ce film sa réputation de cinéaste à la technique accomplie, tout comme dans ses deux oeuvres "La Septième porte ''(1946) et " Noces de sable" (1948) . Réalisé en 1946, le film présente le regard d'un réalisateur de la génération d'artistes ayant vécu à Tanger au cours de la période du protectorat français. Les images de Philippe Agostini donnent à voir un« gigantesque bureau comptable », mais aussi la vie dans la médina. Sortant des archives filmées marocaines, le film, en noir et blanc, offre en quinze minutes l'occasion pour les connaisseurs et les moins avertis une image sur le passé et l'histoire de ce port atlantique et méditerranéen, une ville des contrastes, cité orientale et occidentale, où le petit Socco (marché central) constituait le noyau de transactions et d'opérations de change. Tanger est aussi un port aérien international pour des escales espagnols, français, américains, algériens et anglais. Etant une source d'inspiration pour beaucoup d'artistes notamment des romanciers, des scénaristes et des réalisateurs, la ville a été représentée, de manières diverses, selon l'époque, la perception et la vision. Certes, depuis 1919 jusqu'à nos jours, Tanger a constitué un sujet et un cadre de tournage de plusieurs films français, espagnols, italiens, américains et anglais, mais il ne faut pas oublier que Tanger doit sa célébrité à plusieurs créateurs marocains notamment à l'écrivain Mohamed Choukri dont l'attachement à cette ville est visible dans plusieurs de ses romans et nouvelles.