TUNIS, 14 oct. 2010(TAP) - «Les nouveaux rôles des banques centrales», tel est le thème d'une conférence internationale, organisée, jeudi, à Tunis, par le Centre de recherches et d'études financières et monétaires relevant de la Banque centrale de Tunisie (BCT). Cette manifestation qui a réuni plusieurs experts spécialisés en ingénierie financière, a pour objectif d'approfondir la réflexion sur le nouveau rôle des banques centrales en matière de consolidation de la résilience des économies à faire face aux chocs exogènes, notamment, dans le cadre de la nouvelle conjoncture mondiale. Ouvrant les travaux de la conférence, M.Taoufik Baccar, Gouverneur de la BCT, a indiqué que la récente crise financière internationale a démontré l'importance du rôle des banques centrales en tant que prêteur de dernier ressort sur les marchés monétaires et révélé l'enjeu d'adapter ces institutions à leur environnement afin de suivre de près les évolutions rapides de l'industrie financière dans le monde. Il a fait savoir que le renforcement de la gouvernance financière mondiale ne manquera pas d'atténuer la récurrence de nouvelles crises financières dans le futur, à travers, notamment, le développement du dispositif réglementaire international, l'amélioration de la surveillance des risques, le renforcement de la transparence, la modernisation des organes de surveillance et des institutions multilatérales existantes. Le Gouverneur de la BCT a souligné que la focalisation des banques centrales sur le seul objectif de la stabilité des prix et du contrôle de l'inflation, n'épargnera pas les économies des effets pervers de la crise, recommandant aux banques centrales d'introduire la stabilité financière et la préservation des prix dans leurs orientations futures. Il a, également, appelé à élargir le champ d'actions des banques centrales, pour couvrir les aspects de régulation du risque systémique, et ce, en assumant la responsabilité de la stabilité du système financier dans sa globalité, à travers l'identification des vulnérabilités des structures de supervision et des facteurs de fragilisation des marchés financiers. M.Baccar a passé en revue les mesures engagées par la Tunisie, dés l'apparition des premiers signes de la crise, en vue de contourner son éventuel impact, ce qui lui a permis, contrairement à plusieurs pays émergents, de préserver son rating souverain auprès de plusieurs agences de notation internationales. Il a rappelé dans ce cadre, que le dernier rapport du forum économique de Davos a classé la Tunisie, 21ème au monde en matière de développement et de disponibilité du capital risque et 30ème dans le domaine d'accès aux crédits bancaires. M.Baccar a souligné en outre, que la Tunisie s'emploie à engager une nouvelle génération de réformes, conformément aux objectifs fixés par le 12ème point du programme présidentiel «Ensemble, relevons les défis», qui vise à faire de la Tunisie un pôle de services bancaires et une place financière régionale. Il a affirmé que le but final est de consolider les assises financières du secteur bancaire afin de conforter son rôle en tant que «rempart» de l'économie nationale face aux éventuels chocs exogènes.