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Elargir le champ d'action des Banques centrales Rencontres économiques internationales sur l'avenir des Banques centrales face aux mutations économiques 2010
• Introduire la stabilité financière et la préservation des prix dans les orientations futures des Banques centrales De nos jours, tout le monde s'accorde à dire que le rôle des Banques centrales doit dépasser cette étape de «sauveur », pour devenir un véritable régulateur et un réel superviseur. Ces institutions sont en temps de crise et même après, les garantes de la stabilité des prix et de la maîtrise de l'inflation. D'emblée, M. Taoufik Baccar, gouverneur de la BCT, a souligné que la focalisation des Banques centrales sur le seul objectif de la stabilité des prix et du contrôle de l'inflation n'épargnera pas les économies des effets pervers de la crise, recommandant aux Banques centrales d'introduire la stabilité financière et la préservation des prix dans leurs orientations futures. Pour mieux débattre de ce sujet la Banque centrale de Tunisie, le Centre de recherche et d'études financières et monétaires et le journal «L'expert» ont organisé hier matin au siège de la BCT, la conférence annuelle de central Banking et rencontres économiques internationales 2010. Une rencontre qui a été placée sous le thème de la «régulation de la finance globale et réformes de l'architecture financière internationale : les nouveaux rôles des Banques centrales en débat». Une rencontre scientifique qui a pour objectifs d'ouvrir les voies aux réflexions et de partager entre professionnels, académiciens et chercheurs universitaires un sujet complexe. Avant de déclarer ouvertes les travaux de cette rencontre M. Baccar a précisé que le thème choisi est au cœur de l'actualité, car a-t-il souligné «cette période de post-crise n'a pas délivré tous ses secrets et continue même de provoquer des débats sur ses diverses facettes». Solutions post-crise Les effets de la crise sur le plan mondial sont là, malgré tous les efforts déployés par les Banques centrales et les différentes instances financières pour remettre la machine en marche. Le gouverneur de la BCT explique qu'au-delà des aspects micro-économiques provoqués par la crise, il y a d'autres aspects macro-économiques qui se font ressentir. Ainsi et en plus des déficits budgétaires, l'usage démesuré du levier d'endettement, les politiques monétaires procycliques… l'accumulation excessive des réserves de change par les pays émergents a rendu difficile la coordination des politiques monétaires et de change. Face à une telle situation M. Baccar a assuré que «les Banques centrales sont particulièrement concernées dans cette mouvance en acceptant des taux d'inflation plus élevés et des «policy mix» contribuant de façon plus étroite à la politique monétaire et à la politique prudentielle… Reste que les Banques centrales sont conscientes du potentiel inflationniste de ces mesures». Il a ajouté «l'enjeu central des mois à venir est d'éviter de couper trop rapidement le soutien aux politiques économiques sans tomber dans les travers d'une politique monétaire trop accommodante». Il a également noté que le sommet de Londres a adopté une série de mesures qui n'ont pas été accompagnées par des schémas opérationnels précis à l'exception des résolutions concernant le renforcement de la réglementation prudentielle par l'adoption de Bâle III. Le gouverneur a annoncé que la BCT a, depuis août 2007, mesuré l'ampleur de la crise et a instauré une cellule de veille pour le suivi de la situation sur les marchés financiers internationaux. «La BCT a pris des mesures visant à sécuriser les réserves en devises. Elle a aussi œuvré à l'adoption d'une politique monétaire et à suivre régulièrement l'état de la liquidité sur le marché monétaire afin d'assurer les ressources nécessaires au financement de l'économie». Une nouvelle génération de réformes Le gouverneur de la BCT a, par ailleurs, fait ressortir que la Tunisie a réussi, contrairement à plusieurs autres pays émergents, à préserver son rating souverain attribué par les principales agences et à améliorer sa notation auprès de plusieurs institutions internationales. M. Baccar a, en outre, souligné que la Tunisie s'emploie à engager une nouvelle génération de réformes, conformément aux objectifs fixés par le 12e point du programme présidentiel «Ensemble relevons les défis» qui vise à faire de la Tunisie un pôle de services bancaires et une place financière régionale. La crise financière actuelle a mis sur le devant de la scène les Banques centrales qui jouent un rôle important à la fois au cœur des marchés en tant que régulatrices de la quantité (masse monétaire) et du prix (taux à court terme) de la monnaie, et au-dessus des marchés en tant qu'autorités de surveillance : autant de réflexions qui ont été débattues lors de cette conférence par d'éminents intervenants comme M. Chedly Ayari, professeur et membre de la Chambre des Conseillers. L'orateur est intervenu sur les enjeux et les perspectives de la régulation de la finance et les rénovations de l'architecture financière internationale. Pour sa part, Mme Catherine Lubochinsky, professeur, membre du cercle des économistes français et présidente du «European money and finance forum», a soulevé la question des liquidités. M. Philipe Gilles, vice-président et professeur à l'Université du Sud, Toulon Var a évoqué «Les enjeux du diagnostic et de la prévisibilité macroéconomique : leçons des expériences internationales des crises systémiques». La conférence a été marqué par une lecture de l'étude réalisée par M. Amor Tahari, consultant international à la Banque mondiale et au Peterson Institute of International Economics et ancien directeur adjoint du département Moyen-Orient et Asie Centrale au FMI. Son étude avait porté sur «Les outils des fonctions de stabilité financière et de supervision macroprudentielle : quel nouveau rôle des Banques centrales ?». L'assistance a également écouté l'intervention de M. Fadhel Kraiem, directeur général adjoint de Tunisie Télécom sur «les systèmes d'information et nouveaux métiers bancaires: vers de nouveaux modèles de gouvernance».