GAMMARTH, 2 Nov 2010 (TAP) - Le thème : "La jeunesse et le changement des repères" a été au centre de la première séance du 22ème Symposium international du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) qui se tient, les 2 et 3 novembre 2010, à l'occasion de la célébration du 23ème anniversaire du Changement du 7 novembre. Présidant, mardi matin, cette séance, M. Mohamed Ghariani, Secrétaire général du RCD a souligné l'impératif de s'attacher aux constantes nationales. Il a indiqué, dans ce sens, que le changement des repères doit s'accompagner de l'élargissement du champ de participation des jeunes à la conception des choix, des objectifs et des programmes, et de la préservation des attributs de l'identité nationale. le secrétaire général du Rassemblement a, également, fait observer que la rénovation et le développement de la pensée des jeunes générations demeurent tributaires du renforcement des capacités de l'ensemble des catégories et, tout particulièrement, des jeunes à se mettre au diapason des développements et à adhérer aux modes modernes de communication, de travail et de vie, le tout, a-t-il dit, conformément à une approche moderne, dans le cadre de laquelle se complètent la prise de conscience de la nécessité de s'immuniser par les spécificités de la personnalité et de l'identité nationale et l'ouverture sur le monde. Les participants ont, ensuite, écouté trois communications préliminaires faites par MM. Abdulaziz Altwaijiri, Directeur général de l'ISESCO, Khalil Raihani, expert dans le domaine de la jeunesse et membre du rassemblement des éducateurs au sein de la Direction de la Jeunesse et du Sport, relevant du Conseil européen de Strasbourg et Zouheir M'dhaffer, membre du Comité central du RCD et ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Fonction publique et du Développement administratif. M. Abdulaziz Altwaijiri a affirmé, dans sa communication, que le changement de repères est un phénomène naturel durant la période de jeunesse, qu'il faudrait traiter avec pondération afin d'en réduire l'acuité. Il est possible, a-t-il précisé, d'établir un distinguo entre les repères constants fondés sur les spécificités spirituelles, culturelles et civilisationnelles et les repères variables ou en mutation, selon le rythme d'évolution, rappelant, toutefois, que les préceptes religieux, les valeurs éthiques, les comportements, les idéaux et les principes patriotiques restent immuables. L'expert Khalil Raihani a donné une deuxième communication dans laquelle il a mis l'accent sur la situation des jeunes de la région euroméditerranéenne qui vivent au rythme de mutations économiques et culturelles accélérées, qui ont, grandement, contribué à approfondir la fracture entre les jeunes des deux rives et à réduire le taux de participation des jeunes à la vie publique, en général, et à l'action politique, en particulier. Il a ajouté que le défi majeur auquel font face les jeunes de cette région demeure le manque de confiance en l'action des partis politiques, qui ont occulté, de son point de vue, les principales préoccupations de cette catégorie qui consistent, essentiellement, en la garantie de l'égalité des chances et de leurs droits au travail, à l'enseignement, à la sécurité et à la participation à la vie publique. M. Raihani a fait observer que, contrairement aux stéréotypes concernant la désaffection des jeunes pour la participation à la vie politique et civile, cette catégorie sociale fait preuve d'un engagement certain envers certaines questions et préoccupations sociales, et veille à exprimer ses positions en prenant part aux activités publiques. De son côté, M. Zouheir M'dhaffer a considéré, dans sa communication, la relation entre les jeunes et les repères comme étant une relation de flux et de reflux, passant en revue les spécificités des repères traditionnels et des nouveaux repères, qui sont apparues avec l'émergence de la mondialisation. Il a indiqué que la jeunesse mondiale a besoin de dénominateurs communs, nonobstant le changement ou la disparition des repères, tels que la liberté, l'égalité, la tolérance, la solidarité et le respect des droits de l'Homme. M. M'dhaffer a relevé l'interaction positive des jeunes tunisiens avec les référentiels du Changement, dans la mesure où le mouvement du changement n'était, nullement, en rupture avec les référentiels de la pensée à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Il a, également, souligné la large adhésion des jeunes au projet sociétal du Changement, dans lequel ils ont trouvé l'expression de leurs aspirations à la démocratie, au pluralisme, à la consécration de la société civile, à la garantie des droits de l'Homme ainsi que les valeurs d'une société solidaire et équilibrée, et les principes de modération, de tolérance et d'entraide. L'accent a été mis, au cours du débat général qui s'en est suivi, sur l'importance d'inciter les jeunes à participer à la vie publique et à la vie politique, et à contribuer, de manière agissante, au soutien de l'effort de développement dans leurs sociétés. Les intervenants ont évoqué la réalité des jeunes, partout dans le monde, et leur degré de participation à la vie publique, en général, et à l'action politique en particulier, insistant sur les impacts néfastes du phénomène de la mondialisation sur l'éducation et la formation des jeunes ainsi que sur les mutations générées par ce mouvement sur leurs modes de pensée et leurs repères, ce qui a exposé cette catégorie aux idées des mouvements rétrogrades. Ils ont, également, fait remarquer que le raffermissement des liens et des relations entre les jeunes du monde et l'ouverture de nouvelles perspectives devant eux pour leur permettre de participer à la vie politique et associative sont les meilleures voies pour préserver les repères et sauvegarder les identités. Les intervenants ont, d'autre part, salué l'expérience tunisienne en matière d'implication des jeunes dans la vie publique et d'écoute de leurs préoccupations, à travers l'organisation, tous les cinq ans, de consultations de la jeunesse, en concomitance avec l'élaboration des plans de développement, ce qui a exhorté cette catégorie sociale à contribuer, de manière active, à l'action associative du pays et à appuyer ses plans de développement. Ils ont, en outre, appelé à aider la jeunesse méditerranéenne à se débarrasser des méfaits du chômage, en les encourageant à lancer des projets à haute employabilité et en les accompagnant lors de l'installation pour leur propre compte, affirmant que les jeunes de la région méritent un surcroît d'intérêt, une écoute attentive de leurs préoccupations et une atmosphère propice à la participation au dialogue et à l'exercice de la démocratie afin de jeter les bases d'une nouvelle relation entre les jeunes, le pouvoir en place et la société. Ils ont, en conclusion, été unanimes à souligner que le mouvement de l'Histoire a toujours prouvé que les idéologies évoluent en fonction des mutations que connaissent les sociétés. la seule certitude c'est que les jeunes ont tendance à privilégier les repères "individualistes" et la culture de "l'autonomie", influencés en cela par l'hégémonie de la culture du marché et la société de consommation.