SAYADA, 5 nov 2010 (TAP)- La famille culturelle élargie a conduit, vendredi après-midi, la dépouille de feu Tahar Cheriaâ à sa dernière demeure, au cimetière de Sayada (gouvernorat de Monastir). Sur instructions du président Zine El Abidine Ben Ali, M.Abderraouf El Basti, ministre de la culture et de la sauvegarde du patrimoine a prononcé l'oraison funèbre du défunt. Il a souligné que T.Cheriaâ était une figure de proue de la scène culturelle tunisienne qui vient de lui rendre hommage lors de la 23ème édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) . Il a ajouté qu'il était parmi les premiers bâtisseurs du développement culturel de la Tunisie. Le ministre a rappelé que Tahar Cheriaâ est né à Sayada (gouvernorat de Monastir) le 5 janvier 1927. Il a étudié à la Sadiki puis à l'Institut des études supérieures de Tunis, avant de devenir enseignant. Il a présidé la fédération des ciné-clubs nouvellement tunisifiée et a fait de cette structure avec ses différentes sections couvrant toutes les régions de la république, un haut lieu de diffusion de la culture cinématographique et une école qui a formé plusieurs jeunes dans les métiers du cinéma. En 1960, il a crée le service du cinéma au sein du secrétariat des affaires culturelles et s'est attelé à élaborer les textes régissant le secteur cinématographique en Tunisie. En 1966, il a fondé les Journées cinématographiques de Carthage(JCC), dont il présida les premières éditions, faisant d'elles le premier festival dédié à la promotion du cinéma arabo-africain, permettant, par la même occasion, de faire connaitre des réalisateurs de talent comme Youssef Chahine, Osmane Sembène et Salah Abou Seif. Au sein de l'Agence de coopération technique, l'ancêtre de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), il a joué un rôle actif dans la création, en 1971, du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Tahar Cheriaâ a écrit des livres sur le cinéma dont notamment''Ecran d'abondance'' et contribué à la création de la revue ''théâtre et cinéma'' publiée par le ministère de la culture. Critique, Tahar Cheriaâ a publié plusieurs articles dans des revues tunisiennes et étrangères et traduit de la poésie, de et vers l'arabe. Il a travaillé en tant qu'expert auprès de l'UNESCO et participé aux jury de plusieurs festivals internationanaux. Tahar Cheriaâ, a poursuivi le ministre, était'' un patriote dévoué qui a aimé son pays et sa ville natale, à laquelle il a offert ce qu'il a de plus cher: sa bibliothèque''. Le défunt a bénéficié de l'intérêt constant du président Zine El Abidine Ben Ali qui l'a décoré, en 2007, des insignes du Grand Cordon de l'Ordre du mérite national, au titre du secteur culturel et l'a entouré de sa sollicitude lors de sa maladie. Après la cérémonie des obsèques, M.Abderraouf El Basti, accompagné du gouverneur de la région, s'est rendu à la maison du disparu, où il a transmis à la famille du défunt, les condoléances du président Zine El Abidine Ben Ali.