TUNIS, 11 nov 2010 (TAP) - La qualité est désormais retenue comme un processus de développement continu de la compétitivité des entreprises aux plans national et international, telle est la principale conclusion qui s'est dégagée du forum, tenu, jeudi à Tunis, sur le thème "le management de la qualité pour sortir de la crise". Cette manifestation est organisée par l'Association tunisienne pour la promotion de la qualité (ATUPQUA), à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la qualité. A l'ouverture des travaux du forum, M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie et de la Technologie, a indiqué que la qualité est fondamentale dans le processus de mise à niveau de l'entreprise, rappelant que le programme présidentiel "Ensemble, relevons les défis" s'est fixé pour objectif de porter le nombre d'entreprises ayant obtenu le certificat de conformité à 2000, à l'horizon 2014. Une semaine nationale de la qualité a été instituée au cours de la dernière semaine du mois de mars de chaque année, au cours de laquelle le grand prix du président de la République de la qualité sera décerné aux entreprises qui vont se distinguer dans ce domaine. Il convient de souligner que ce prix concerne cette année le domaine de l'innovation. Le ministre a fait savoir que le programme national de la qualité (PNQ) a permis de réaliser des résultats forts positifs au cours de la période (1995-2009), et ce, en dépit de la conjoncture économique mondiale difficile. Il s'agit notamment du quadruplement des exportations de 4,5 milliards de dinars en 1995 à 16 milliards de dinars en 2009, de l'accroissement des investissements de 0,4 milliard de dinars à 1,4 milliard de dinars au cours de la même période, outre l'augmentation du nombre des entreprises certifiées conformément aux normes internationales de 5 entreprises en 1995 à 1500 entreprises actuellement. M. Chelbi a indiqué que les programmes engagés dans le domaine de la qualité ont concerné, en plus de la mise en place des systèmes de qualité au sein des entreprises, la modernisation de l'infrastructure de la qualité conformément aux standards en vigueur en la matière. L'accent a été, également, mis sur la consolidation du réseau des laboratoires, composé actuellement de 67 laboratoires d'analyses, dont 51 sont accrédités. L'objectif recherché est d'atteindre 80 laboratoires à l'horizon 2014 dont 70 seront accrédités et 10 seront aménagés au sein des trois centres de ressources technologiques devant être créés au niveau des pôles de compétitivité de Sousse, Bizerte et Monastir-Tunis-El Fajja. Une fois réalisée, cette infrastructure va permettre d'effectuer 3000 analyses et essais en 2014, contre 2500 actuellement. La Tunisie a oeuvré, dans le cadre d'un projet de jumelage avec l'Union européenne, à adapter le cadre institutionnel régissant certains secteurs industriels avec la réglementation européenne. Ce projet, dont le coût s'élève à 2,7 millions de dinars, porte, également, sur la formation des cadres et l'assistance technique en matière de qualité. Un nouveau programme d'assistance technique au profit de 400 entreprises a récemment démarré. Ce programme, financé par la commission européenne, consiste à mettre en place des systèmes de qualité au sein des entreprises bénéficiaires. Il porte aussi sur le coatching technique et non technique au profit de 300 entreprises et l'accompagnement de 40 autres pour l'obtention du marquage CE. Autre composante du programme, l'acquisition de matériel pour les laboratoires et les structures de contrôle du marché, et ce, dans le cadre de l'accord de reconnaissance mutuelle, conclu avec l'Union européenne en matière d'évaluation de la conformité aux normes concernant les produits électriques, les matériaux de construction et le renforcement des potentialités des laboratoires du secteur agroalimentaire. Dans une communication intitulée "la gestion de la qualité, est-elle un moyen pour sortir de la crise ? ", M. Mohamed Limam, vice-président de l'Université de Tunis a affirmé que la qualité n'est pas un objectif facile à atteindre. Ce processus, a-t-il dit, nécessite un effort important pour la réalisation du changement, la préservation du niveau de qualité atteint et l'évaluation continue en fonction de données scientifiques et statistiques. "Sur le marché, il faut être à l'écoute du client pour satisfaire ses attentes, car c'est lui qui possède aujourd'hui l'autorité et non pas le producteur", estime-t-il. Le responsable a ajouté que la qualité est un facteur de compétitivité qui permet aux économies de faire face aux exigences de la mondialisation et à la concurrence, notamment, dans les périodes de crise. Intervenant sur le thème "la qualité en Tunisie, états des lieux et perspectives", Mme Amel Ben Farhat, directrice à l'unité de gestion du programme de qualité au ministère de l'industrie et de l'innovation, a souligné la dynamique que connaît l'économie tunisienne dans le domaine de la qualité, passant en revue les divers programmes de qualité mis en œuvre par la Tunisie depuis 1985. Elle a rappelé que dans le cadre du deuxième programme de qualité, qui a bénéficié à plus de 550 entreprises, le nombre des références techniques adoptées a été augmenté à 17 références outre la formation de plus de 40 consultants en matière de qualité. L'accompagnement des entreprises dans ce domaine a permis de recourir aux compétences tunisiennes qui ont contribué à 67 pc d'un total de 12 560 journées d'expertise. Au programme de cette manifestation figurent des témoignages sectoriels (environnement, santé, transport, tourisme) et des exposés sur la contribution des consultants en matière de qualité. L'Association tunisienne pour la promotion de la qualité (ATUPQUA) œuvre, depuis sa création en 1995, à diffuser la culture de gestion de la qualité auprès des entreprises tunisienne et à contribuer à la formation d'experts dans ce domaine au sein des entreprises.