• Le Grand Prix du Président de la République de la qualité concerne, cette année, le domaine de l'innovation La qualité est désormais retenue comme un processus de développement continu de la compétitivité des entreprises aux plans national et international, telle est la principale conclusion qui s'est dégagée du forum qui s'est tenu, hier à Tunis, sur le thème «Le management de la qualité pour sortir de la crise». Cette manifestation est organisée par l'Association tunisienne pour la promotion de la qualité (Atupqua), à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la qualité. A l'ouverture des travaux du forum, M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie et de la Technologie, a indiqué que la qualité est fondamentale dans le processus de mise à niveau de l'entreprise, rappelant que le programme présidentiel «Ensemble relevons les défis» s'est fixé pour objectif de porter le nombre d'entreprises ayant obtenu le certificat de conformité à 2000 à l'horizon 2014. Une semaine nationale de la qualité a été instituée au cours de la dernière semaine du mois de mars de chaque année, au cours de laquelle le grand prix du Président de la République de la qualité sera décerné aux entreprises se seront distinguées dans ce domaine. Il convient de souligner que ce prix concerne cette année le domaine de l'innovation. Le ministre a fait savoir que le programme national de la qualité (PNQ) a permis de réaliser des résultats fort positifs au cours de la période 1995-2009, et ce, en dépit d'une conjoncture économique mondiale difficile. Il s'agit, notamment, du quadruplement des exportations, de 4,5 milliards de dinars en 1995 à 16 milliards de dinars en 2009, de l'accroissement des investissements de 0,4 milliard de dinars à 1,4 milliard de dinars au cours de la même période, outre l'augmentation du nombre des entreprises certifiées conformément aux normes internationales de 5 entreprises en 1995 à 1.500 entreprises actuellement. M. Chelbi a indiqué que les programmes engagés dans le domaine de la qualité ont concerné, en plus de la mise en place des systèmes de qualité au sein des entreprises, la modernisation de l'infrastructure de la qualité conformément aux standards en vigueur en la matière. L'accent a été, également, mis sur la consolidation du réseau des laboratoires, composé actuellement de 67 laboratoires d'analyses, dont 51 sont accrédités. L'objectif recherché est d'atteindre 80 laboratoires à l'horizon 2014 dont 70 seront accrédités et 10 seront aménagés au sein des trois centres de ressources technologiques devant être créés au niveau des pôles de compétitivité de Sousse, Bizerte et Monastir-Tunis-El Fajja. Une fois réalisée, cette infrastructure va permettre d'effectuer 3.000 analyses et essais en 2014, contre 2.500 actuellement. La Tunisie a œuvré, dans le cadre d'un projet de jumelage avec l'Union européenne, à adapter le cadre institutionnel régissant certains secteurs industriels avec la réglementation européenne. Ce projet, dont le coût s'élève à 2,7 millions de dinars, porte, également, sur la formation des cadres et l'assistance technique en matière de qualité. Un nouveau programme d'assistance technique au profit de 400 entreprises a récemment démarré. Ce programme, financé par la Commission européenne, consiste à mettre en place des systèmes de qualité au sein des entreprises bénéficiaires. Il porte aussi sur le coatching technique et non technique au profit de 300 entreprises et l'accompagnement de 40 autres pour l'obtention du marquage CE. Autre composante du programme, l'acquisition de matériel pour les laboratoires et les structures de contrôle du marché, et ce, dans le cadre de l'accord de reconnaissance mutuelle conclu avec l'Union européenne en matière d'évaluation de la conformité aux normes concernant les produits électriques, les matériaux de construction et le renforcement des potentialités des laboratoires du secteur agroalimentaire. Dans une communication intitulée "La gestion de la qualité est-elle un moyen pour sortir de la crise ? ", M. Mohamed Limam, vice-président de l'Université de Tunis, a affirmé que la qualité n'est pas un objectif facile à atteindre. Ce processus, a-t-il dit, nécessite un effort important pour la réalisation du changement, la préservation du niveau de qualité atteint et l'évaluation continue en fonction de données scientifiques et statistiques. "Sur le marché, il faut être à l'écoute du client pour satisfaire ses attentes, car c'est lui qui possède aujourd'hui l'autorité et non pas le producteur", estime-t-il. Promouvoir le système de la qualité M. Mohsen Laroui, secrétaire d'Etat chargé du Commerce intérieur, a présidé hier à Tunis, la clôture des travaux du séminaire. Le secrétaire d'Etat a souligné l'importance de la conjugaison des efforts de toutes les structures publiques et privées dont les composantes de la société civile pour l'élaboration de réformes et l'enracinement de la culture de la qualité au sein des entreprises nationales afin qu'elles puissent faire face aux défis de la mondialisation de l'économie. Il a passé en revue les efforts déployés par la Tunisie pour promouvoir le système de la qualité. C'est ainsi que 1.400 entreprises sont aujourd'hui certifiées selon les normes internationales de qualité, outre le doublement de la moyenne du taux d'encadrement des entreprises économiques et la progression du rendement de l'innovation technologique au sein des entreprises. M. Laroui a évoqué, par ailleurs, les programmes d'appui aux entreprises industrielles à l'instar des programmes de modernisation industrielle, de mise à niveau de l'industrie et de la qualité, lesquels ont permis de développer les ressources humaines par le biais de la formation de plus de 3.000 cadres dans les entreprises dont plus de 500 responsables de la qualité. Il a affirmé que les efforts vont se poursuivre dans le cadre du programme d'appui à la compétitivité des entreprises et à la facilitation de l'accès au marché (Pcam) dont l'activité a démarré récemment. Le secrétaire d'Etat a rappelé que le ministère parachève la mise au point du fonds d'accés aux marchés d'exportation "Famex 3", lequel est axé sur les facteurs de la qualité et de la traçabilité.