TUNIS, 26 nov 2010 (TAP) - La situation épidémiologique du VIH/SIDA dans le monde s'améliore sensiblement, mais des disparités existent dans certaines régions de l'Afrique et du Moyen-Orient. C'est ce qui ressort du Rapport 2010 de l'ONUSIDA, présenté, vendredi, 26 novembre, à Tunis, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE). Ce rapport révèle que pour les 33,3 millions de personnes qui vivent aujourd'hui avec le sida, près de 30 ans après l'apparition de la maladie au début des années 80, les gains sont réels, mais encore fragiles. "Les progrès à l'avenir dépendront fortement des efforts de chacun", note le rapport en soulignant qu'il manque 10 milliards de dollars pour couvrir les besoins de la lutte contre le sida en 2010. Le rapport note toutefois une tendance positive révélant que le monde est parvenu à atteindre l'un des objectifs du millénaire pour le développement visant à "freiner et inverser la courbe de l'épidémie". Ainsi, le nombre des nouvelles infections est en baisse de 20 pc, sur les 10 dernières années, au même titre que celui des décès liés au sida qui atteint 1,8 million, en 2009, contre 2,1 millions, en 2004. En Tunisie, d'importants efforts sont consentis en matière de lutte contre le sida, notamment, en termes de couverture du traitement anti-rétroviral qui est de l'ordre de 53 pc, contre 11 pc dans la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord et 36 pc à l'échelle mondiale. M. Mohamed Belhocine, président du groupe thématique de l'ONUSIDA et coordinateur résident du système des Nations Unies en Tunisie, a fait savoir que les acquis à l'échelle mondiale sont bien réels, mais que la situation reste fragile. Et d'ajouter que ces acquis sont menacés par trois facteurs dont, notamment, les inégalités, le non respect des droits humains et la baisse des investissements financiers dans la riposte. Le conférencier a précisé, toutefois, que dans la région d'Afrique du nord et du Moyen-Orient la situation se caractérise par la hausse de la prévalence du virus et des nouvelles infections à VIH qui ont presque doublé, le triplement du nombre des décès liés au sida, des épidémies nationales souvent alimentées par l'usage de matériel non stérile d'injection de drogues dans de nombreux pays de la région et un faible taux régional de couverture par le traitement anti-rétroviral (11 pc contre 36 pc à l'échelle mondiale). La mise en oeuvre de législations et politiques publiques adaptées est susceptible de réduire, substantiellement, la transmission du VIH, d'où le choix pour la deuxième année consécutive de l' "Accès universel et droits de l'homme" comme thème de la Journée internationale contre le SIDA, prévue le 1er décembre. A l'occasion de cette journée, l'UNICEF publiera le rapport "enfants et sida", faisant état de l'infection à VIH chez les enfants dans le monde et proposant un ensemble d'actions pour réduire la transmission mère-enfant du VIH et assurer un meilleur accès des enfants et des adolescents aux services de prévention, de soins et d'appui.