TUNIS, 22 jan 2011 (TAP) - M. Mustapha Ben Jaâfar, Secrétaire général du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL), a affirmé que « sa démission du gouvernement d'union nationale intervient en réponse à l'appel du peuple ». Il a, aussi, proposé la création d'une instance nationale de réforme pour protéger la révolution et jeter les fondements de la Tunisie nouvelle, avec le concours de toutes les composantes de la société tunisienne, pour que « la révolution populaire ne dévie pas de son objectif initial ». S'exprimant à l'ouverture de la session extraordinaire du Conseil national du FDTL réuni, samedi, en fin de matinée, au siège central du parti, à Tunis, M. Ben Jaâfar s'est déclaré engagé à contribuer aux prochaines élections démocratiques transparentes qui, a-t-il dit, devraient se dérouler sous le contrôle d'une instance internationale. La Tunisie, a-t-il soutenu, appartient à tous les tunisiens et il est impérieux de poser les jalons d'une société citoyenne, loin de toute forme d'exclusion ou de marginalisation. Le FDTL, a-t-il relevé, doit, aujourd'hui, élaborer un projet de programme qui puise son essence dans les constantes et principaux nationaux auxquels il s'attache, un programme qui est en harmonie avec l'identité arabo-musulmane et qui rejette les disparités entre les régions. Il s'agit, a ajouté M. Ben Jaâfar, d'instaurer un développement régional équitable, dans le respect des libertés et des aspirations sociales, de manière à réussir à édifier une Tunisie citoyenne qui garantit la dignité de tous les tunisiens. M. Mustapha Ben Jaâfar s'est dit, également, disposé à œuvrer au sein des commissions constituées par le gouvernement dès que le peuple reprend confiance en cette structure, précisant que les idées et propositions du parti doivent être claires dans tous les domaines et que sa voix soit écoutée. La session extraordinaire du Conseil national du parti, a-t-il indiqué, intervient dans une étape historique de la Tunisie marquée par la victoire du peuple tunisien dont en premier lieu les jeunes qui ont tracé la feuille de route vers la liberté et la consécration démocratique, en réponse aux mouvements militants des générations précédentes qui n'ont pas réussi à réaliser cette ambition. Le parti, a-t-il reconnu, n'a pas assez d'expérience en matière d'organisation, malgré la résistance de ses militants des années durant, saluant, à cet égard, tous ceux qui ont soutenu, pendant des années, le FDTL et contribué à lui insuffler un élan pour aller de l'avant sur la voie de la consécration des principes auxquels il s'est toujours attachés, en dépit de l'injustice, de l'oppression, de la frustration et de la privation des libertés fondamentales. Il est temps de comprendre que la révolution ne se règle pas progressivement, a-t-il indiqué, estimant indispensable d'adresser un message clair au peuple tunisien qui a continué d'exprimer son rejet d'un gouvernement dont des membres appartiennent à l'ancien régime. Malgré les mesures positives prises dont l'amnistie générale, la lutte contre la corruption et la séparation entre l'Etat et les partis, a ajouté M. Ben Jaâfar, la politique d'atermoiement n'a pas bénéficié de la satisfaction du peuple qui continue de revendiquer la constitution d'un gouvernement composé de personnalités indépendantes n'ayant pas assumé des responsabilités dans le passé. Evoquant les relations étrangères, le Secrétaire général du FDTL a réaffirmé l'attachement à l'autonomie de la décision nationale et à la préservation de la souveraineté de la Tunisie, mettant l'accent sur la nécessité pour les jeunes d'aller de l'avant sur la voie de la construction d'un édifice maghrébin inébranlable et l'instauration d'un partenariat réel et équitable avec l'Union Européenne (UE). Cette session extraordinaire, qui a entamé ses travaux par la récitation de la fatiha à la mémoire des martyrs de la révolution populaire, a été marquée par la nomination d'un président à la tête de la fédération du FDTL de Sidi Bouzid, qui sera assisté par les présidents des fédérations de Kasserine et Gafsa. Cette rencontre a été ponctuée par un débat fécond qui a offert l'occasion de souligner l'importance de la révolution conduite par le peuple et la nécessité de veiller à ce qu'elle ne dévie pas de sa trajectoire, pour que le pays ne sombre pas une nouvelle fois dans une crise politique. Les intervenants au débat ont passé en revue les abus et les excès commis, vingt ans durant, en Tunisie, mettant l'accent sur la nécessité de resserrer les rangs pour que la vie reprenne son cours normal, loin de toute ingérence étrangère et de placer l'intérêt national au dessus de toute autre considération. Il convient de rappeler que le Forum démocratique pour le travail et les libertés a réaffirmé son attachement depuis sa création, le 9 avril 1994, au régime Républicain, à la réhabilitation de ses fondements et principes et au rejet du monopole du pouvoir.