TUNIS, 27 jan 2011 (TAP) - La pièce de théâtre "Yahia Yaïch" (amnésia), production des fondateurs de la troupe Familia, Fadhel Jaibi et Jalila Baccar, est en tournée du 26 au 29 janvier à Bordeaux avant de s'envoler vers Annecy (France) pour des représentations du 2 au 4 février 2011. Cette pièce qui a été présentée pour la première fois en avril 2010, à la salle le Mondial, à Tunis, "ne subira aucune modification au niveau du scénario" confie le directeur de production Habib Belhédi, dans un entretien téléphonique depuis Bordeaux à l'Agence Tunis Afrique Presse. En effet, explique-t-il, "cette création est dans son essence une pièce courageuse de par son contenu car elle a osé aborder des sujets considérés à cette époque tabous comme l'abus du pouvoir à tous les niveaux". Cette oeuvre théâtrale qui a été largement ovationnée pour son audace, par tous ceux qui l'ont vu, se voulait "un signal d'alarme" et un message, à travers l'art, pour "briser le silence". En effet, "cette pièce n'a été vue par aucun homme politique à l'exception de l'ancien ministre de la culture" a-t-il ajouté. Signée au niveau de la mise en scène par Fadhel Jaïbi et de la dramaturgie et du texte, par Jalila Baccar, cette aventure raconte un fragment de la vie mouvementée du personnage "Yahia", démis de ses fonctions et placé sous résidence surveillée, sans la moindre explication. Le noeud: il s'enferme dans sa bibliothèque où se déclenche un incendie. Sauvé de justesse, il se trouve face à des psychiatres, pour tenter de comprendre comment le feu s'est déclenché. Dans cette trame où se mêlent expressions métaphoriques, satire et jeu de mots subtil, et d'où se dégage une harmonie entre les écritures dramatique et scénique avec la musique de scène, plusieurs questions sont soulevées. S'agit-il d'une tentative de suicide, d'un pur hasard ou d'un acte criminel à travers lequel on essaie de faire disparaître des documents qui pourraient être compromettants. La pièce jouée par une pléiade d'acteurs (dont Jalila Baccar, Fatma Ben Saidane, Ramzi Azeiz et Sabah Bouzouita), présente autant d'interrogations et de réflexions à l'image d'ailleurs des choix thématiques d'un homme de théâtre connu pour ses oeuvres qui suscitent auprès du public, un désir impérieux de décoder la pièce, de soulever des situations, des réalités, des maux, des espoirs, des destins et des sorts qui pourraient bien ressembler à celui de Yahia Yaïch, sauf que lui, a survécu à ses brûlures...