GAFSA, 14 fév 2011 (TAP) - Les mouvements de protestations des jeunes sans emploi se poursuivent pour la troisième semaine consécutive dans les villes du bassin minier (Gafsa). Au niveau central, les négociations sont toujours en cours mais n'ont pas encore abouti à des solutions consensuelles. A Omlarayès, Metlaoui et El Mdhilla, les activités de production et de transfert du phosphate sont complètement paralysées. Un grand nombre de chômeurs et de travailleurs en sous-traitante ont installé des tentes à l'intérieur des unités de traitement du phosphate et au niveau des lignes ferroviaires entre Omlarayès et Metlaoui. La compagnie de phosphate de Gafsa (CPG) propose de fournir 2000 emplois à court terme. Cette offre a été refusée par une délégation de manifestants, lors des négociations qu'elle a eues, la semaine dernière à Tunis, avec le ministre de l'industrie et de la technologie, le ministre du développement régional et local et la direction générale du CPG. Ali Saidi, titulaire d'un diplôme supérieur, affirme que la CPG demeure la première préoccupation de la région et qu'elle est capable de fournir un plus grand nombre d'emplois. Il appelle le gouvernorat provisoire à satisfaire les demandes des manifestants, dont en premier lieu un emploi au moins à la CPG pour chaque famille. Fawzi Saadaoui, a affirmé que ces revendications professionnelles ne concernent pas uniquement la CPG et visent d'autres opportunités d'emploi qu'offrent les secteurs de l'éducation, la santé, les entreprises industrielles et de services, les banques et la société nationale des chemins de fer tunisiens. Un mouvement de solidarité avec les membres de la délégation qui s'est rendue dans la capitale a été observé dans la ville de Omlarayès. Les habitants ont collecté des aides financières pour leur permettre de couvrir les frais de séjour à Tunis. A Metlaoui, une marche pacifique a été organisée, appelant à l'ouverture du « dossier de la corruption » à la CPG et à la désignation de nouveaux responsables. La délégation qui se trouve à Tunis a précisé à la correspondante de la Tap que son séjour dans la capitale se poursuivra tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. Il convient de rappeler que les villes du bassin minier ont connu, en 2008, un large mouvement de protestations de la part des sans emplois. Les doléances des manifestants ont été ignorées et la région souffre toujours d'un taux de chômage très élevé (45pc), selon une source de la direction régionale de l'emploi.