TUNIS, 22 fév 2011 (TAP)- Le Conseil de l'Ordre National des Avocats Tunisiens a choisi, mardi matin, une tente installée dans la place de La Kasbah pour organiser une conférence de presse, un choix motivé par la symbolique du lieu qui avait accueilli la résistance des jeunes tunisiens, qui ont fait chuter le président déchu, et qui intervient en réponse à l'oppression des manifestants, le 28 janvier passé, lors de leur dispersion par la force. Me Abderrazak Kilani, président de l'Ordre national des Avocats tunisiens a affirmé que les constantes et principes du Conseil sont loin de toutes interprétations ou accusations consistant à dire que les avocats sont en quête de pouvoir, faisant observer que l'appui apporté par les avocats au peuple procède de leur conviction que la mission essentielle de l'avocatier est de soutenir les causes de la justice, de la liberté et du droit. Interrompu, à maintes reprises, par les manifestants qui exigeaient des éclaircissement à propos de la position du Conseil sur le Sit-in et sur les revendications qu'ils considèrent légitimes, Me Kilani a indiqué que le Conseil de l'Ordre soutient ce sit-in et qu'il est l'un des défenseurs de la révolution du peuple. Il a, toutefois, précisé que la révolution n'a pas encore atteint ses objectifs et que le risque d'être avortée continue de planer, au vu de l'évolution des événements durant la dernière période. Le bâtonnier a déclaré que le Conseil de l'Ordre des Avocats tunisiens est convaincu que l'ancien régime est toujours en place à travers ses symboles dans plusieurs secteurs, considérant les trois commissions nationales comme étant un "scandale", dès lors que deux d'entre elles ont été créées à l'époque du président déchu et sont dépourvues de tout fondement juridique. Il a, par ailleurs, fait observer que l'action de ces commissions relève des compétences de la justice, et qu'il craint, par conséquent, que leur mise sur pied n'ait pour dessein de protéger certains symboles de l'ancien régime. Me Abderrazak Kilani a relevé que l'alternative pour éviter la vacance constitutionnelle qui se profile et à laquelle fera face le gouvernement provisoire, après le 15 mars prochain, consiste à créer un conseil pour la protection de la révolution, qui est une initiative du Conseil de l'Ordre des avocats tunisiens, formant l'espoir que la prochaine étape soit marquée par une transition démocratique, dans le cadre de laquelle le citoyen aura à choisir ses représentants en toute liberté et transparence. De son côté, M. Mohamed Fadhel, un des participants au Sit-in, a souligné que la position du Conseil de l'Ordre des Avocats tunisiens sur les manifestants et leurs revendications, annoncée par le bâtonnier, est "floue", s'agissant notamment du gouvernement provisoire, que les manifestants exigent sa déchéance parallèlement à la dissolution de la Chambre des députés et de la Chambre des Conseillers, en plus de la création d'une assemblée constituante et à l'instauration d'un régime parlementaire.