• « Ce décret-loi consacre le partenariat entre le magistrat et l'avocat et consolide la défense des libertés et des droits » • « Où il y a un avocat libre, il y a un pays libre » « Le décret loi organisant la profession d'avocat adopté par le Conseil des ministres, jeudi dernier, n'empiète sur aucune des prérogatives d'autres professions », a souligné le bâtonnier Me Abderrazak Kilani dans une conférence de presse tenue hier. Ce décret de loi a suscité les réserves de l'Association des Magistrats Tunisiens (AMT) leur syndicat a même appelé à une grève de 3 jours ainsi que l'ordre des experts comptables, des notaires et des conseillers fiscaux. Le bâtionnier a expliqué que la loi de 1989 régissant la profession d'avocat ne réponds plus aux besoins des avocats dans la mesure où leur nombre qui était de 1200 en 1989 atteint les 8000 aujourd'hui. « Ce projet a été préparé par une pléiade de confrères. Je rappelle que 10 jours après mon élection le 30 juin 2010, la commission s'est réunie et a commencé à préparer le projet. Elle a tenu une trentaine de réunions à cet effet » a indiqué Me Kilani, en ajoutant que ce décret de loi garantit la liberté de la défense en instaurant l'immunité de l'avocat dans l'exercice de ses fonctions. La loi de 1989 fait peser sur l'avocat une menace en permettant au juge s'il lui apparaît que l'avocat a dépassé les limites dans sa plaidoirie de le traduire immédiatement devant le Tribunal correctionnel ». Défense Pour le bâtonnier « ce décret-loi assure la protection de l'avocat qui est nécessaire pour le déroulement d'un procès équitable. Et aujourd'hui après la Révolution, la justice doit être équitable et je ne comprend pas l'attitude de certains magistrats qui sont contre la protection de l'avocat. Le décret-loi va dans le sens des aspirations de la Révolution : il garantit la liberté et la protection de l'avocat. Ceux qui sont contre et qui observent des sit-in et des grèves, ils oublient que lorsque les avocats luttaient contre le régime de Ben Ali eux ne bougeaient pas. Ce ne sont pas les magistrats qui ont soutenu le juge Mokhtar Yahyaoui persécuté par le régime déchu, mais ce sont les avocats ». D'autre part, le bâtonnier a affirmé que « ce décret-loi n'empiète en rien sur les prérogatives des notaires. Il stipule que tout ce qui relève de la compétence des notaires ne soit pas touché. Nous nous avons présenté un projet de loi régissant notre profession. Pourquoi les notaires ne l'ont pas fait ». Quant aux experts comptables et aux conseillers fiscaux Me Kilani juge que les frontières entre ces professions et l'avocatie sont sûres et incontestables. Chacune a son champ d'action. Les empiètements et les débordements sont nocifs pour tout le monde ». Pour le bâtonnier ce décret-loi consacre le partenariat entre le magistrat et l'avocat et consolide la défense des droits et des libertés. « Ne dit-on pas où il y a un avocat libre, il y a un pays libre ».