TUNIS, 25 fév 2011 (TAP) - M. Hamadi Ben Ali Rtibi, père du jeune martyr de 17 ans, le regretté Yassine Rtibi, de la ville de Tala (Gouvernorat de Kasserine) a indiqué que "ceux qui ont accepté de faire le sacrifice de leur vie pour la victoire de la révolution de la dignité et de la liberté n'ont pas, encore, été honorés". Il a, dans ce sens, appelé "le gouvernement provisoire à accorder aux familles des martyrs la considération qu'elles méritent". M. Rtibi s'est adressé en ces termes, vendredi à Tunis, au nom des martyrs de Tala, aux participants à la conférence sur le thème "les commissions de la vérité dans le processus de mutation démocratique". Il a, en outre, évoqué les revendications des parents des victimes et des familles dont la dignité a été bafouée par les forces de l'oppression, sous le régime du président déchu. Il a parlé, dans ce sens, des événements vécus, au cours du mois de janvier, par la ville de Tala et du martyr de son fils qui a été atteint par quatre balles. Au cours des travaux de la deuxième journée de cette conférence organisée par le centre Kawakbi pour les transitions démocratiques, des éclaircissements ont été donnés sur les investigations autour des dépassements et des abus enregistrés, lors des derniers événements, ainsi que sur le rôle de la société civile, des médias, des structures de l'Etat et de la magistrature, dans les activités de cette commission. Les participants ont recommandé que la commission nationale d'investigation accomplisse sa mission principale qui est de dévoiler les circonstances et les abus, la détermination des responsabilités individuelles et collectives, l'examen des moyens de dédommager les victimes, ainsi que la préparation de recommandations de réformes pour que "Cela ne se reproduira pas" et l'archivage. "Un membre de la commission nationale d'investigation surles dépassements enregistrés durant les derniers événements, la journaliste Hajer Becheikh Ahmed a indiqué que "la commission qui a pu conquérir la confiance des victime va oeuvrer, maintenant à gagner celle de l'opinion publique, à travers la préparation de rapports mensuels, des communiqués hebdomadaires et des rencontres avec les médias, chaque fois que cela s'avère nécessaire. L'avocat Chawki Tebib a souligné que seuls les avocats et les magistrats, compte tenu de leur formation et de leur expérience juridique, sont habilités à identifier la victime et à parvenir à dévoiler la vérité, mettant l'accent sur le rôle des syndicalistes, des militants des droits de l'homme, des journalistes et des médecins ainsi que des groupes des réseaux sociaux sur internet dans l'identification des violations des droits de l'homme et de leur archivage pour la mémoire collective nationale. De son côté, le journaliste slaheddine Jourchi, vice président de la ligue tunisienne de défense des droits de l'homme a affirmé que le retard dans l'édiction des décrets-lois régissant l'activité des trois commissions nationales et l'absence d'une politique médiatique aux contours bien définis à leur égard, ont livré ces commissions aux critiques. Il a fait observer que le gouvernement provisoire n'a pas accordé jusqu'à présent le statut juridique à la commission, réaffirmant la nécessité de prendre en considération l'instauration de partenariat effectif entre les trois commissions nationales et la société civile. M. Mohsen Marzouk, secrétaire général de la Fondation arabe pour la démocratie a mis en garde contre l'absence d'une véritable mise en valeur de la symbolique de la révolution de la dignité et de la liberté, appelant à organiser des séances afin d'auditionner les familles des victimes, à édifier un musée dédié à la révolution et à dénommer les artères et les avenues aux noms des martyrs.